La tenue d'un référendum au Venezuela encore retardée

La prochaine phase de la procédure d'organisation au Venezuela d'un référendum de destitution du président Nicolas Maduro (photo) a été suspendue, suscitant la colère de l'opposition, dont des dirigeants disent avoir l'interdiction de quitter le pays. /Photo prise le 20 octobre 2016/REUTERS/Miraflores Palace

CARACAS (Reuters) - La prochaine phase de la procédure d'organisation au Venezuela d'un référendum de destitution du président Nicolas Maduro a été suspendue, suscitant la colère de l'opposition, dont des dirigeants disent avoir l'interdiction de quitter le pays. La commission électorale, qui a pris cette décision jeudi, avait prévenu le mois dernier qu'une telle consultation n'aurait pas lieu avant la fin de l'année, contrairement aux espoirs de l'opposition qui espérait ainsi obtenir la tenue d'un nouveau scrutin présidentiel en cas de destitution du chef de l'Etat. Plusieurs dirigeants d'opposition ont rendu public vendredi un document émanant semble-t-il d'un tribunal de la ville de Valencia interdisant à huit d'entre eux de quitter le pays. Au nombre de ces hommes politiques frappés par cette mesure, qui n'a pas été expliquée officiellement, figurent Jesus Torrealba, le leader de la coalition d'opposition, et Henrique Capriles, deux fois candidat à l'élection présidentielle. S'appuyant sur des décisions de justice, la commission électorale a annoncé la suspension de la campagne prévue la semaine prochaine pour récolter les quatre millions de signatures nécessaires à la tenue du référendum. Des responsables du Parti socialiste au pouvoir avaient auparavant déclaré que plusieurs tribunaux régionaux avaient annulé une précédente collecte de signatures de l'opposition en raison de soupçons de fraude. Jugée hautement probable par les instituts de sondage, une destitution de Nicolas Maduro en 2016 aurait entraîné, aux termes de la Constitution, la tenue d'un scrutin présidentiel anticipé. Au-delà, ce serait son vice-président qui lui succéderait jusqu'à la prochaine présidentielle prévue fin 2018. (Andrew Cawthorne et Diego Ore, Bertrand Boucey et Gilles Trequesser pour le service français)