La start-up Macron

L’expression est de Jean-Christophe Cambadélis. Quand un journaliste a demandé au Premier secrétaire du Parti socialiste de lui parler du nouveau ministre de l’économie, il a eu cette formule : c’est une "start-up". Une start-up qui agace dans son propre camp. Une start-up qui bouscule aussi la droite. Une start-up qui vise haut.

La start-up Macron

Où est Manuel Valls depuis septembre ? Il se bat pour rester dans la lumière. Il mise, en tant que Premier ministre, sur la restauration de l’autorité de l’État mais il faut bien l’admettre, Emanuel Macron a pris les devants. Cela fait quelques mois qu’on ne voit que lui, qu’on ne parle que de lui. Les projecteurs sont braqués sur cet ovni politique. Il y a eu ses déclarations controversées sur les 35 heures et les fonctionnaires qui n’ont pas manqué de faire réagir, notamment dans son propre camp. Et puis, il y a eu la loi Macron 1, suivie désormais de la loi Macron 2 dite "nouvelles opportunités économiques". Rien que l’intitulé place d’emblée le ministre de l’Économie dans le futur et renvoie ses collègues socialistes tout comme ses rivaux de droite dans les limbes du passé. La start-up fonce et ne s’embarrasse pas des clivages. Même s’il irrite, il fascine des deux côtés. A gauche, on critique ses engagements mais on loue sa modernité. A droite, on cherche celui qui pourra rivaliser avec lui sur les nouveaux sujets économiques.

Et celui à qui on reprochait de n’avoir jamais fait de politique à proprement parler, apprend vite et se prête maintenant au jeu des caméras, des bains de foule et des selfies avec ses "fans" comme ce fut le cas lors de sa epromenade" sur les Champs Elysées le 11 novembre dernier. Il reçoit aussi régulièrement des parlementaires mais ceux qui lui sont acquis, pas les frondeurs. Des ambitions ? "Bien sûr que non" répond-il ! Evidemment… Il a beau dire, il vise haut, ce n’est plus un secret. Mais pas tout de suite. Il a le temps pour lui. A 37 ans, il va construire son image politique. 2017 ? Non ! Plus tard. 2022 peut-être ou même 2027. D’ici là, il faudra quand même que le ministre de l’Économie gagne une légitimité au sein de son parti. Et il faudra surtout dépasser le cadre de la start-up pour devenir une entreprise solide. Attention, des comètes en politique, on en a vu passer.