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La "salle de shoot" parisienne sera installée à Lariboisière

La future "salle de shoot" expérimentale de Paris sera finalement installée dans l'enceinte de l'hôpital Lariboisière, dans le Xe arrondissement, en raison de l'hostilité des riverains du boulevard de La Chapelle où elle devait être implantée. /Photo d'archives/REUTERS/Denis Balibouse

PARIS (Reuters) - La future "salle de shoot" expérimentale de Paris sera finalement installée dans l'enceinte de l'hôpital Lariboisière, dans le Xe arrondissement, en raison de l'hostilité des riverains du boulevard de La Chapelle où elle devait être implantée, a annoncé la mairie de Paris. "C’est un dispositif santé, on l’adosse à l’hôpital" commente dans le journal Le Monde daté de mardi Bernard Jomier, adjoint au maire de Paris chargé de la santé. "On ne fera pas entrer les usagers par la grande porte de l’hôpital, ce sera un accès plus discret", a-t-il ajouté. Interrogée par Le Monde, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a confirmé "travailler avec la ville pour pouvoir accueillir ce centre". Selon Bernard Jomier, le site retenu initialement, situé sur un terrain de la SNCF non loin de la gare du Nord, "a montré des défauts, notamment son enclavement et ses difficultés d’accès". Et la présence d’un campement de migrants à proximité crée un "environnement urbain trop dégradé pour pouvoir envisager l’ouverture de la salle". Thomas Dusouchet, pharmacien et coordinateur de l’association Gaïa, qui devrait assurer la gestion de cette "salle de shoot", s'est félicité de ce choix. "Les riverains obtiennent satisfaction et nous on est content de cette décision", a-t-il dit sur iTELE. Les députés ont donné début avril leur feu vert à l'expérimentation de salles "de consommation à moindre risque" (SCMR) plus communément appelées "salles de shoot", malgré l'hostilité de l'opposition. Ces salles seront gérées par les professionnels des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue (CAARUD) où est autorisée la consommation des substances illicites sous la supervision d'une équipe pluridisciplinaire. Le texte, incorporé au projet de loi de modernisation du système de santé, autorise une expérimentation d'une durée de six ans. Deux autres salles pourraient ouvrir ultérieurement à Bordeaux et Strasbourg. (Yann Le Guernigou, édité par Danielle Rouquié)