La Russie dit à Israël ne pas pouvoir chasser l'Iran de Syrie

La Russie n'est pas en position de contraindre les forces iraniennes soutenant Bachar al Assad à quitter la Syrie, a déclaré lundi l'ambassadeur russe en Israël rejetant la demande depuis longtemps formulée par les Israéliens en ce sens. /Photo prise le 27 mars 2018/REUTERS/Lehtikuva/Vesa Moilanen

JERUSALEM (Reuters) - La Russie n'est pas en position de contraindre les forces iraniennes soutenant Bachar al Assad à quitter la Syrie, a déclaré lundi l'ambassadeur russe en Israël rejetant la demande depuis longtemps formulée par les Israéliens en ce sens.

Anatoly Viktorov a précisé que pour la même raison Moscou ne peut pas empêcher les frappes israéliennes contre les forces iraniennes se trouvant en territoire syrien.

Les troupes soutenant Assad ont repris presque complètement la partie sud-ouest de la Syrie jusqu'au plateau du Golan occupé par l'armée israélienne.

Viktorov a simplement indiqué sur la chaîne de télévision israélienne Channel 10 que l'armée syrienne allait être déployée dans les zones récupérées après le départ des rebelles.

La semaine passée, un responsable israélien avait indiqué que la Russie avait proposé de maintenir les forces iraniennes à au moins 100 km de la ligne de cessez-le-feu sur les hauteurs du Golan.

Cette offre avait été faite lors d'une rencontre entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Le gouvernement israélien avait rejeté la proposition, la jugeant insuffisante.

"Ils (les Iraniens) jouent un rôle très très important dans notre effort commun pour éliminer les terroristes de Syrie", a dit Anatoly Viktorov. "C'est la raison pour laquelle, pour le moment, nous considérons comme irréaliste toute demande de chasser des troupes étrangères de l'ensemble de la république arabe syrienne", a ajouté le diplomate.

Bien que neutre dans le conflit civil syrien, Israël a mené nombre de raids aériens contre des cibles supposées appartenir à l'Iran ou à ses alliés de la milice libanaise du Hezbollah.

Un téléphone rouge a été établi en 2015 entre Israël et la Russie pour éviter des accidents entre les deux armées en Syrie.

(Dan Williams; Pierre Sérisier pour le service français)