La Russie accuse l'Ukraine d'incursions en Crimée

Le président russe Vladimir Poutine. Les autorités russes ont affirmé mercredi avoir repoussé deux incursions armées en Crimée et ont accusé l'Ukraine de chercher à provoquer un nouveau conflit et à déstabiliser le territoire annexé par la Russie en mars 2014. /Photo prise le 10 août 2016/REUTERS/Vasily Maximov/Pool

MOSCOU (Reuters) - Les autorités russes ont affirmé mercredi avoir repoussé deux incursions armées en Crimée et ont accusé l'Ukraine de chercher à provoquer un nouveau conflit et à déstabiliser le territoire annexé par la Russie en mars 2014. Selon le Service fédéral russe de sécurité (FSB), les forces spéciales ukrainiennes préparaient des attentats qui auraient visé des infrastructures importantes. Le FSB annonce un bilan de deux morts: un de ses agents et un militaire russe. Vladimir Poutine a accusé de son côté le pouvoir ukrainien de se livrer à un jeu dangereux. Le président russe a également annoncé de nouvelles mesures pour assurer la sécurité de la Crimée. "Les gens qui ont pris le pouvoir à Kiev sont passés à des tactiques de la terreur plutôt que de rechercher les moyens d'un règlement pacifique", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Cette tentative de provoquer une explosion de violence, de provoquer un conflit n'est rien de plus qu'une volonté de détourner la société (ukrainienne) de ses problèmes", a poursuivi le président russe, dénonçant des actes "criminels" et jugeant que dans ces conditions, il ne voyait pas l'intérêt d'un nouveau cycle de discussions sur la crise ukrainienne, que Kiev propose d'organiser en marge du sommet du G20 le mois prochain en Chine. Les autorités ukrainiennes ont démenti les accusations russes. Le président Petro Porochenko a dénoncé des accusations "ridicules et cyniques", qu'il a qualifiées de "fantasmes" servant de prétexte à de nouvelles menaces militaires contre l'Ukraine. "Poutine veut plus de guerre. La Russie pratique l'escalade, chercher désespérément un casus belli contre l'Ukraine, teste la réaction de l'Occident", a réagi pour sa part un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Dmitro Kuleba. D'après le FSB, ces incursions présumées avaient pour objectif de "déstabiliser la situation socio-politique dans la région en amont de la préparation et de la tenue des élections". Un premier groupe de saboteurs a été repéré dans la nuit de samedi à dimanche. Un agent du FSB a été tué en essayant de les arrêter, précise le FSB qui ajoute avoir découvert une vingtaine d'engins explosifs, des munitions, des mines et des grenades et démantelé un réseau d'espionnage ukrainien lors de l'opération. Des Ukrainiens et des Russes ont été interpellés. Dans une deuxième opération menée aux premières heures de lundi, le FSB indique que l'Ukraine a tenté de faire entrer en Crimée deux groupes de saboteurs, qui ont été repoussés. Un militaire russe est mort dans un "échange de tirs nourris" avec des forces ukrainiennes qui cherchaient à entrer en Crimée, appuyées par des véhicules blindés, a indiqué le FSB. (Lidia Kelly et Maria Tsvetkova et Pavel Polityuk à Kiev; Laura Martin et Henri-Pierre André pour le service français)