Présidentielle en RDC: opposition et pouvoir clament victoire

KINSHASA (Reuters) - L'opposition de République démocratique du Congo (RDC) s'est dite convaincue lundi qu'un de ses deux candidats allait sortir vainqueur de l'élection présidentielle de dimanche, sur la base des premiers dépouillements, la coalition au pouvoir assurant de son côté que son candidat l'avait emporté.

Ces déclarations des deux camps ajoutent à la confusion au terme d'un scrutin perturbé par les problèmes de sécurité, une épidémie de fièvre Ebola, des pannes et autres difficultés logistiques, faisant craindre de nouvelles violences comme celles qui avaient éclaté après les précédentes élections présidentielles, en 2006 et 2011.

Dans ce contexte, des habitants de la capitale Kinshasa mais aussi de Goma, dans l'est du pays, ont indiqué que la plupart des connexions internet mobiles avaient été coupées lundi ou tournaient au ralenti.

Les autorités congolaises n'ont pas pu être jointes pour expliquer la situation. Elles ont déjà interrompu les connexions à internet pour empêcher la propagation de rumeurs lors de périodes de manifestations.

Le vote de dimanche visait à désigner le successeur de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 18 ans et dont le mandat a expiré il y a deux ans.

Les premiers résultats partiels devraient être communiqués mardi par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Joseph Kabila a apporté son soutien à l'ancien ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, dont le directeur de cabinet, Nehemie Mwilanya, a assuré lundi matin qu'il avait remporté le scrutin disputé en un seul tour.

"Pour nous, la victoire est certaine", a-t-il affirmé pendant une conférence de presse, sans fournir aucun chiffre à l'appui de ses propos.

Alors que le dépouillement a commencé dimanche, les opposants à Joseph Kabila affichent aussi leur confiance.

Selon Vital Kamerhe, directeur de campagne de Félix Tshisekedi, un des deux principaux candidats de l'opposition, celui-ci et son rival Martin Fayulu font pour le moment la course en tête avec chacun environ 40% des voix, contre seulement 13% à Shadary.

"Les urnes ont parlé clairement: elles placent Martin Fayulu largement en tête", a déclaré lundi son directeur de campagne, Pierre Lumbi.

Selon le dernier sondage publié vendredi par l'unité de recherches sur la RDC de l'Université de New York, Martin Fayulu était en tête des intentions de vote avec 47%, devant Félix Tshisekedi, crédité de 24%, et Emmanuel Ramazani Shadary, 19%.

(Giulia Paravicini, Stanis Bujakera et Fiston Mahamba; Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)