La présidentielle en République démocratique du Congo inquiète l'Onu et l'Union africaine

KINSHASA (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine ont exprimé jeudi leur inquiétude "quant aux défis à relever pour renforcer la confiance dans le processus" électoral en République démocratique du Congo (RDC).

Le chef de l'Etat avait promis un peu plus tôt devant le Parlement que l'élection présidentielle aurait lieu comme prévu le 23 décembre, sans préciser s'il comptait se présenter.

Joseph Kabila, auquel la Constitution interdit de briguer un troisième mandat, s'est jusqu'ici refusé à exclure une candidature et certains membres de son entourage ont avancé récemment un argument juridique qui, selon eux, l'autoriserait à entrer en lice. Il reste un peu moins de trois semaines pour faire acte de candidature.

Le mandat de Joseph Kabila, qui a succédé à son père Laurent après son assassinat en 2001, devait s'achever le 19 décembre 2016, mais l'élection de son successeur a été repoussée à plusieurs reprises, officiellement faute de moyens financiers. Son refus de quitter le pouvoir a provoqué des violences l'an dernier qui ont fait des dizaines de morts.

Outre le maintien de l'échéance, il a annoncé jeudi que le scrutin serait financé entièrement par l'Etat, afin d'éviter le "chantage" des puissances étrangères, qui se sont indignées de ses reports successifs.

La RDC n'a pas de leçons à recevoir "de ceux qui ont assassiné la démocratie dans ce pays et ailleurs", a-t-il souligné, évoquant l'appui dont Mobutu Sese Seko a bénéficié après le renversement et l'assassinat de Patrice Lumumba en 1961.

Dans une déclaration commune, le Conseil de sécurité de l'Onu et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, qui se sont réunis jeudi à New York, appellent "à continuer à rejeter toute forme de violence, à faire preuve de la plus grande retenue dans leurs actions et déclarations, afin de ne pas enflammer la situation et de régler leurs différends pacifiquement".

L'ancienne colonie belge n'a connu aucune alternance pacifique depuis l'indépendance, acquise en 1960.

(Amedee Mwarabu, Patient Ligodi et Fiston Mahamba, avec Michelle Nichols aux Nations Unies; Jean-Philippe Lefief pour le service français)