La police de Hong Kong évacue le dernier site des pro-démocratie

HONG KONG (Reuters) - Les autorités de Hong Kong ont commencé lundi à faire évacuer le dernier des trois sites de manifestations pro-démocratie, marquant la fin d'un mouvement qui a bloqué les rues du territoire chinois pendant plus de deux mois. Une centaine de policiers sont entrés dans Causeway Bay, quartier commercial très populaire auprès des touristes chinois venus du continent, pour enlever les barricades tandis que les manifestants rassemblaient leurs affaires. L'un d'entre eux jouait du tambour à côté d'une effigie en carton du président chinois Xi Jinping sous le regard des curieux. Une dizaine de personnes étaient assises en première ligne, attendant d'être arrêtées. "Je ne pense pas que ce soit un échec. Ce n'est pas la fin", a déclaré K.T Tang, qui travaille dans le juridique. "J'espère que la prochaine fois, quand nous nous rassemblerons dans les rues, nous ferons la fête, au lieu de verser des larmes pour n'avoir rien réalisé." Ces manifestations essentiellement pacifiques ont représenté l'un des défis les plus sérieux à l'autorité chinoise depuis les manifestations pour la démocratie de Pékin en 1989 et leur répression dans le sang place Tiananmen. Jeudi dernier, la police a évacué l'essentiel du principal site de manifestations, dans le quartier de l'Amirauté, près du siège du gouvernement de Hong Kong, procédant à des dizaines d'interpellations. Le troisième site, à Mong Kok, avait été évacué fin novembre, ce qui avait donné lieu à plusieurs nuits de heurts. Hong Kong a été restitué à la Chine communiste en 1997 sous la formule "un pays, deux systèmes", qui donnait à l'ancienne colonie britannique plus d'autonomie et de liberté que le reste du pays avec en ligne de mire des élections au suffrage universel. Les manifestants réclament de pouvoir élire le prochain dirigeant de Hong Kong en 2017 sans que les candidats aient été présélectionnés par Pékin. Face au refus du gouvernement de Pékin de toute concession, les organisateurs du mouvement "Occupy" ont dit envisager d'autres formes de désobéissance civile. (Donny Kwok et Lizzie Ko; DFanielle Rouquié pour le service français)