La justice enquête après la blessure d’une manifestante à Nice

NICE (Reuters) - Une enquête a été ouverte par le parquet de Nice à la suite des blessures à la tête subies samedi matin par une septuagénaire lors d’un rassemblement de "Gilets jaunes" dans le centre ville, a-t-on appris dimanche auprès du procureur de la République Jean-Michel Prêtre.

La militante associative, âgée de 73 ans, a chuté "et s’est cognée contre un pylône fixe", a-t-il précisé. L'incident s'est produit au moment où les forces de l’ordre chargeaient pour disperser les manifestants sur la place Garibaldi, une zone interdite aux manifestants, selon plusieurs témoins.

Le procureur a indiqué que la victime, Geneviève Legay, une porte-parole du mouvement altermondialiste Attac pour les Alpes-Maritimes, avait été prise en charge par les pompiers "pour une urgence relative". Il a précisé qu'à son arrivée à l’hôpital, "le pronostic vital a été qualifié de réservé".

"Hier soir (NDLR samedi soir), un médecin-légiste que j’ai nommé pour l’examiner a constaté qu’elle était consciente et s’exprimait", a-t-il poursuivi.

Dans le cadre de cette enquête pour recherche des causes de la blessures, la justice va procéder "à la saisie des images de vidéosurveillance ainsi que du dossier médical de cette personne auprès du centre hospitalier", a ajouté le procureur.

L'avocat de la militante, Arié Alimi, a annoncé qu'une plainte serait déposée pour "violences volontaires avec armes en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique sur personnes vulnérables".

Interrogée sur ces incidents, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a souligné que la justice était saisie.

"Je trouve tout de même curieux que, lorsqu'une manifestation est interdite, comme cela était le cas à Nice, quelqu'un aille absolument avec la volonté de manifester à cet endroit-là", a-t-elle dit sur BFMTV.

"Il y a une liberté de manifester à peu près partout en France. Il y avait quelques périmètres dans certaines villes où les manifestations étaient interdites (...) parce que nous savions qu'il y avait de possible velléités que des casseurs s'introduisent. Je trouve tout de même curieux qu'on aille manifester à cet endroit-là", a ajouté la garde des Sceaux.

La journée de samedi, où des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté à plusieurs reprises, a été marquée par un nombre élevé d’interpellations à Nice.

"Sur 61 gardes à vue à Nice ville, 21 ont été levées samedi en début de soirée", a indiqué Jean-Michel Prêtre. "Nous examinons les réponses à donner aux autres pour des faits qui vont du simple refus de partir après sommation à des violences."

(Matthias Galante, édité par Yann Le Guernigou)