La guerre en Syrie a fait 465.000 morts et disparus, selon l'OSDH

BEYROUTH (Reuters) - La guerre civile en Syrie qui a commencé il y a six ans a fait environ 465.000 morts et disparus, selon un nouveau bilan publié lundi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'ONG proche de l'opposition syrienne précise pouvoir confirmer la mort de 321.000 personnes et signale que 145.000 autres sont portées disparues. Parmi les morts figurent 96.000 civils, précise l'OSDH qui, de Londres, utilise un réseau de contacts en Syrie pour dresser un bilan quotidien de la guerre. Ces civils ont été tués pour 83.500 d'ente eux par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés russes, iraniens et libanais, dont 27.500 dans les frappes aériennes et 14.600 sous la torture en prison. Les bombardements des rebelles ont tué plus de 7.000 civils, les djihadistes de l'Etat islamique 3.700 et les frappes aériennes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'EI 920. Enfin, la Turquie, qui soutient les rebelles dans le bord de la Syrie, a tué plus de 500 civils, précise l'OSDH. Au sein de la population civile, les enfants sont particulièrement touchés. Selon l'Unicef, plus de 650 enfants ont été tués l'an dernier en Syrie, soit 20% de plus qu'en 2015. Plus du tiers d'entre eux ont été tués dans leur école ou près de leur école, précise le fonds des Nations unies pour l'enfance. Les chiffres, qui sont collectés depuis 2014, ne comptabilisent que les victimes ayant fait l'objet d'une vérification officielle, ce qui signifie que le bilan est sans doute nettement plus élevé. Les combats rendant difficiles l'accès aux soins médicaux, de nombreux enfants meurent également de maladies qui se soignent, précise l'Unicef. Les familles, souligne l'agence des Nations unies, en sont réduites aux dernières extrémités pour survivre. Les enfants sont souvent déscolarisés et contraints de se marier très jeunes ou de travailler. Selon une enquête de l'ONG International Rescue Committee (IRC) publiée lundi, les capacités des enfants syriens en lecture et en mathématiques ont reculé et sont désormais inférieures à ce qu'elles étaient avant la guerre. "(...) le traumatisme et le déplacement laissent des cicatrices susceptibles d'inhiber très fortement leur capacité d'apprentissage", a déclaré le directeur général de l'IRC, David Miliband. "Nous sommes en train d'engranger d'énormes problèmes pour demain si nous ne donnons pas aux enfants syriens les ressources dont ils ont besoin pour guérir, se développer et s'épanouir." (Angus McDowall avec Emma Batha pour la Fondation Thomson Reuters; Danielle Rouquié pour le service français)