La Grèce rappelle ses créanciers à leur "devoir"

Le gouvernement grec a réaffirmé mardi avoir assumé sa part des réformes nécessaires en déclarant que ses créanciers internationaux avaient un devoir "moral, politique et juridique" d'honorer leurs obligations envers Athènes. /Photo prise le 22 mai 2017/REUTERS/François Lenoir

ATHENES (Reuters) - Le gouvernement grec a réaffirmé mardi avoir assumé sa part des réformes nécessaires en déclarant que ses créanciers internationaux avaient un devoir "moral, politique et juridique" d'honorer leurs obligations envers Athènes. Les ministres des Finances de la zone euro réunis lundi à Bruxelles se sont séparés sans avoir pu conclure un accord permettant le déblocage d'une nouvelle enveloppe d'aide financière à la Grèce, en partie en raison d'un différend sur le rôle du Fonds monétaire international (FMI) dans le plan d'aide. Leur objectif est de parvenir à un accord lors de la prochaine réunion de l'Eurogroupe, le 15 juin, afin de permettre le versement de la nouvelle tranche d'aide, indispensable pour qu'Athènes puisse honorer les échéances de dette de juillet, qui s'élèvent à environ 7,3 milliards d'euros. "La Grèce a respecté ses obligations. Désormais, ce sont nos partenaires et créanciers qui ont un devoir moral, politique et juridique de respecter les leurs", a dit à la presse le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos. Le Parlement grec a adopté la semaine dernière une nouvelle série de mesures d'austérité incluant des hausses d'impôts et des coupes dans les pensions de retraite, qui doivent désormais être mises en application. Mais le principal point d'achoppement du dossier reste le désaccord entre plusieurs pays de la zone euro, emmenés par l'Allemagne, et le FMI sur le rôle du Fonds dans le plan d'aide et sur l'allègement du fardeau de la dette publique grecque. Dimitris Tzanakopoulos a toutefois souligné que le versement de l'aide et la question de l'implication du FMI n'étaient pas liés. L'Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande entre autres ne veulent pas verser de nouvelles aides tant que le FMI n'est pas directement impliqué dans le plan d'aide tandis que le Fonds réclame à la zone euro de nouveaux éclaircissements sur les modalités d'un allègement futur du fardeau de la dette après la fin du plan d'aide en cours, prévue en 2018. "La principale différence entre le FMI et le ministère allemand des Finances porte sur les prévisions de croissance et les excédents primaires au-delà de 2023", a dit Dimitris Tzanakopoulos. Il a assuré que la Grèce ferait tout son possible pour permettre une solution à moyen terme sur l'allègement de la dette. "Nous pensons que dans les semaines à venir, nous aurons l'occasion de travailler pour combler les divergences et atteindre une solution souhaitable", a-t-il dit. Côté allemand, le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a lui aussi exprimé une certaine confiance dans la capacité des créanciers d'Athènes à rapprocher leurs positions et donc à conclure un accord le mois prochain. Il a assuré que Berlin ne bloquait pas les discussions mais se contentait de respecter les règles. La Bourse d'Athènes, après avoir passé la matinée dans le rouge, était proche de l'équilibre vers 12h30 GMT tandis que l'indice local du secteur bancaire réduisait un peu ses pertes mais abandonnait encore 0,67%. Le rendement des emprunts d'Etat grecs à cinq ans était quant à lui orienté en nette hausse, à près de 5,8%. (Lefteris Papadimas, avec Tom Koerkermeier à Bruxelles; Marc Angrand pour le service français)