L'examen de la motion de censure de gauche maintenu jeudi

La motion de censure du gouvernement déposée par trois groupes de gauche sera examinée jeudi après-midi, en dépit de la demande de report émise par les socialistes dans le contexte de l'attentat de Strasbourg qui a fait deux morts mardi. /Photo prise le 4 décembre 2018/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - La motion de censure du gouvernement déposée par trois groupes de gauche sera examinée jeudi après-midi, en dépit de la demande de report émise par les socialistes dans le contexte de l'attentat de Strasbourg qui a fait deux morts mardi.

Dans une lettre datée de mercredi relayée par LCP, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand justifie auprès de la présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, le maintien du calendrier initial.

"A cet instant je ne suis saisi, ni par le premier signataire de la motion, monsieur André Chassaigne, président du Groupe Gauche démocrate et républicaine, ni par le président du groupe La France insoumise, monsieur Jean-Luc Mélenchon, ni par d'autres cosignataires d'une demande similaire qui me paraît donc à ce stade n'engager que vous-même", écrit Richard Ferrand.

"Plusieurs orateurs issus des rangs des groupes cosignataires de la motion de censure ont applaudi le propos du Premier ministre selon lequel 'la démocratie doit suivre son cours'", poursuit-il, avant d'inviter les socialistes à retirer complètement leur motion et la redéposer plus tard s'ils veulent garantir son report.

Le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit à la disposition de l'Assemblée à quelque moment que ce soit, en réponse à une question du leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui avait signalé que son groupe ne s'opposerait pas à un report de la motion de censure s'il était décidé.

"Je veux dire que le Premier ministre, le gouvernement est à la disposition de l'Assemblée et ce débat aura lieu quand l'Assemblée le souhaitera", a dit Edouard Philippe lors des questions au gouvernement au Palais-Bourbon.

"Ce débat aura lieu, il aura lieu pleinement, et nous pourrons exprimer nos désaccords parce que fondamentalement, M. le président Mélenchon, nous sommes d'accord pour défendre la République et pour défendre la démocratie."

Le groupe socialiste estimait mercredi dans un communiqué "impensable" d'examiner la motion ce jeudi après l'attentat de Strasbourg.

"Dans ces conditions, nous estimons impensable que puisse se tenir jeudi, comme initialement prévu, la discussion autour de la motion de censure que nous avons déposée pour dénoncer l'injustice fiscale du gouvernement", pouvait-on lire.

Les socialistes ont décidé de déposer cette motion avec le Parti communiste et La France insoumise pour dénoncer la gestion par le gouvernement de la crise des "Gilets jaunes".

(Yves Clarisse et Julie Carriat)