La franco-géorgienne Salomé Zourabichvili pourrait devenir présidente de Géorgie

Salomé Zourabichvili (au centre), ancienne ambassadrice de France en Géorgie, pourrait être élue dimanche à la présidence géorgienne. /Photo prise le 25 octobre 2018/REUTERS/David Mdzinarishvili

TBILISSI (Reuters) - Salomé Zourabichvili, ancienne ambassadrice de France en Géorgie, pourrait être élue dimanche à la présidence géorgienne.

Elle bénéficie du soutien du parti au pouvoir, Rêve géorgien, contrôlé par Bidzina Ivanichvili, l'homme le plus riche du pays.

Son principal rival est Grigol Vachadze, 60 ans, soutenu par une plateforme qui rassemble onze partis d'opposition conduits par la formation de l'ancien président Mikheïl Saakachvili, le Mouvement national uni (MNU).

Grigol Vachadze a été ministre des Affaires étrangères de 2008 à 2012.

Outre ces deux favoris des sondages, 23 autres candidats se présentent à l'élection présidentielle.

Salomé Zourabichvili, 66 ans, est née en France dans une famille d'émigrés géorgiens. Après ses études, elle a embrassé la carrière diplomatique et s'est rendue pour la première fois en Géorgie en 1986.

Dix-sept ans plus tard, elle était nommée ambassadrice de France à Tbilissi. En 2004, le président Saakachvili lui a accordé la nationalité géorgienne et l'a choisie comme ministre des Affaires étrangères, avant de la limoger l'année suivante.

Elle a alors créé son propre parti politique, la "Voie de la Géorgie", qu'elle a dirigé jusqu'en 2010, quand elle a décidé de retourner pour un temps en France.

Elle a été élue comme candidate indépendante au Parlement géorgien en 2016.

La présidence géorgienne est surtout un poste de représentation, depuis que la majorité des pouvoirs exécutifs ont été transférés ces dernières années au Premier ministre.

Le chef de l'Etat conserve toutefois une influence politique.

Ce pays du sud du Caucase, peuplé de 3,7 millions d'habitants, est un allié des Etats-Unis dans la région et espère rejoindre à terme l'Union européenne et l'Otan.

Lors de la campagne électorale, Salomé Zourabichvili a été vivement critiquée pour avoir déclaré que la courte guerre d'août 2008 contre la Russie avait éclaté parce que la Géorgie avait commis l'erreur de répondre aux "provocations russes".

"En tant que présidente, je ne céderai jamais aux provocations. Quand on est un petit pays, il faut être plus intelligent que son ennemi", a-t-elle dit.

Ses adversaires ont également critiqué sa maîtrise selon eux relative de la langue géorgienne et ont mis en doute son patriotisme.

(Margarita Antidze; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)