La FDJ dit qu'aucune décision n'a été prise sur sa privatisation

La Française des Jeux (FDJ), qui a fait état mercredi d'une hausse de près de 4% de son chiffre d'affaires en 2017, a indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise concernant une privatisation par le gouvernement. /Photo prise le 10 avril 2018/REUTERS/Benoit Tessier

PARIS (Reuters) - La Française des Jeux (FDJ), qui a fait état mercredi d'une hausse de près de 4% de son chiffre d'affaires en 2017, a indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise concernant une privatisation par le gouvernement.

L'opérateur du loto, détenu à 72% par l'Etat français, fait partie des groupes, comme ADP, que le gouvernement pourrait décider de privatiser pour permettre d'alimenter le fonds dédié aux innovations de rupture.

Les dispositions autorisant des cessions de participations publiques sont attendues dans le projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises), dont la présentation par le ministère de l'Economie a été reportée à la deuxième quinzaine du mois de mai.

Le gouvernement a néanmoins assuré qu'en cas de privatisation, la FDJ conserverait son monopole.

"Aucune décision (sur la privatisation, ndlr) n'est prise et n'est donc annoncée. C'est une décision qui appartient à l'Etat actionnaire", a déclaré Stéphane Pallez, PDG de la FDJ depuis fin 2014, lors d'une conférence de presse consacrée aux résultats 2017 du groupe.

"Je renvoie à ce qu'a dit Bruno Le Maire (ministre de l'Economie et des Finances, ndlr) qui est que l'Etat n'a pas forcément besoin d'avoir 72% pour avoir une capacité de contrôle d'une entreprise comme La Française des Jeux dans la mesure où c'est une entreprise où la régulation est importante", a-t-elle ajouté.

Le projet d'ouverture du capital de la FDJ a été plusieurs fois évoqué ces dernières années, mais sans jamais aboutir. Il l'avait ainsi été en 2009, puis à nouveau en 2014.

Outre l'Etat, la Française des Jeux a pour actionnaires les associations d'anciens combattants (Fédération André Maginot et L'Union des blessés de la face et de la tête) à hauteur 13,5%, ses salariés (5%). Les derniers 9,5% sont détenus par des actionnaires minoritaires comme la confédération des buralistes.

Si cette ouverture du capital, sous la forme d'une introduction en Bourse ou de la cession de titres de l'Etat à des actionnaires privés, était décidée cette année, elle interviendrait à un moment où la FDJ est engagée dans un plan de développement dans le numérique qui gagne du terrain dans le secteur des jeux.

A horizon 2020, L'entreprise ambitionne d'atteindre 20% des mises de jeux sur le numérique, soit en ligne soit sur des supports digitaux, contre 11% en 2017.

"Il ne faut pas que notre base de clients vieillisse", a souligné Stéphane Pallez dont le groupe revendique 26 millions de joueurs dans les jeux de grattage, jeux de tirage et paris sportifs.

L'an dernier, après avoir dépassé la barre des 15 milliards d'euros de mises de jeux, son chiffre d'affaires s'est élevé à 1,76 milliard d'euros contre 1,69 milliard un an plus tôt.

Son résultat net a quant à lui progressé de 2,8% à 181 millions d'euros.

(Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)