La Corée du Nord a effectué un nouveau tir de missile

La Corée du Nord a procédé lundi au tir d'un missile de courte portée qui a fini sa course au large de sa côte est. Tiré depuis la région de Wonsan, sur la côte orientale de la Corée du Nord, le missile de type Scud a parcouru 450 km et atteint une altitude de 120 km. /Photo prise le 29 mai 2017/REUTERS/Kim Hong-Ji

par Jack Kim et Ju-min Park SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord a procédé lundi au tir d'un missile de courte portée qui a fini sa course en mer au large de sa côte est, dernier essai en date d'une série rapprochée menée au mépris des décisions des Nations unies. Il s'agit du troisième essai balistique depuis l'entrée en fonction, le 10 mai dernier, du nouveau président sud-coréen, Moon Jae-in, partisan déclaré d'une reprise d'un dialogue avec le Nord. Depuis le début de l'année 2016, Pyongyang a mené des dizaines d'essais de missiles et deux essais nucléaires malgré les sanctions du Conseil de sécurité. Tiré depuis la région de Wonsan, sur la côte orientale de la Corée du Nord, le missile de type Scud a parcouru 450 km et atteint une altitude de 120 km, selon l'armée sud-coréenne. Sur Twitter, le président américain Donald Trump a affirmé que "la Corée du Nord avait montré beaucoup d'irrespect à l'égard de son voisin, la Chine, en tirant un énième missile balistique". "La Chine fait des efforts", ajoute-t-il. Pékin est le seul appui de taille de la Corée du Nord sur la scène internationale, et Washington s'efforce de convaincre les Chinois d'accentuer la pression sur le régime de Pyongyang pour qu'il cesse de défier les résolutions et les sanctions des Nations unies. La Chine a pour sa part redit que le Conseil de sécurité de l'Onu avait édicté des "règles claires" au sujet de l'activité de missiles de la Corée du Nord et a appelé Pyongyang à ne pas les enfreindre. Pékin a également appelé à la retenue. Lors d'une conférence de presse à Séoul, un porte-parole sud-coréen a ajouté que les experts de l'armée continuaient d'examiner les données de ce tir, indiquant que plusieurs missiles avaient pu être tirés. Le commandement américain dans le Pacifique a confirmé avoir suivi un missile nord-coréen ayant effectué un vol de six minutes avant de finir sa course en mer du Japon. Le président sud-coréen Moon Jae-in a immédiatement convoqué une réunion de son conseil de sécurité nationale. La Corée du Nord détient un arsenal important de missiles Scud, développés à l'origine par l'Union soviétique. Le tir est une nouvelle étape dans l'intensification des essais menés par Pyongyang, qui tente de développer des missiles balistiques de longue portée (ICBM) capables d'atteindre les Etats-Unis. La série d'essais du Nord est vue comme une tentative de pression sur Séoul, afin d'infléchir sa politique étrangère, a ajouté le porte-parole de l'armée sud-coréenne. CAPACITÉS DE LONGUE PORTÉE Interrogé dimanche sur la forme que pourrait prendre une guerre avec la Corée du Nord en cas d'échec de la diplomatie, le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a jugé qu'il s'agirait "probablement du type de combat le plus grave" de notre époque. "Le régime nord-coréen a des centaines de canons d'artillerie et des lanceurs de fusées à portée de l'une des villes les plus densément peuplées de la terre, la capitale de la Corée du Sud", a-t-il déclaré sur la chaîne américaine CBS. "Et en cas de guerre, ils mettront aussi en danger la Chine et la Russie", a-t-il ajouté. Donald Trump et le Premier ministre japonais Shinzo Abe se sont dits d'accord vendredi, en marge du sommet du G7, pour étendre les sanctions contre la Corée du Nord et la Chine y est elle aussi ouverte si Pyongyang refuse de venir à la table des négociations. Le secrétaire général du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a dénoncé un tir contraire aux résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu. Le missile semble être tombé dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon. La ZEE s'étend sur 200 milles marins (370 km) à partir des côtes d'un pays. La Russie a condamné le tir et a appelé à la retenue, notamment "en matière d'activité militaire", a déclaré Vladimir Titov, premier Vice-ministre russe des Affaires étrangères. La Corée du Nord a mené plusieurs essais de missile Scud, mais certains experts estiment qu'elle cherche désormais à tester des capacités de longue portée. Des versions modifiées de missiles Scud sont susceptibles d'atteindre 1.000 km. Les Etats-Unis s'apprêtent à essayer mardi pour la première fois un système de défense anti-missile en vigueur, en vue d'intercepter des missiles de longue portée, a-t-on appris la semaine dernière de responsables américains. (Avec Matt Spetalnick à Washington, William Mallard à Tokyo et Christine Kim et Soyoung Kim à Séoul; Julie Carriat, Danielle Rouquié et Henri-Pierre André pour le service français)