La contestation ne faiblit pas en Slovaquie malgré la démission de Fico

La démission du Premier ministre Robert Fico n'a pas calmé la colère des Slovaques, qui ont manifesté par dizaines de milliers vendredi pour réclamer la tenue d'élections anticipées. /Photo prise le 16 mars 2018/REUTERS/David W. Cerny

BRATISLAVA (Reuters) - La démission du Premier ministre Robert Fico n'a pas calmé la colère des Slovaques, qui ont manifesté par dizaines de milliers vendredi pour réclamer la tenue d'élections anticipées.

Le mouvement de contestation, sans précédent depuis la chute du communisme en 1989, a éclaté après l'assassinat d'un journaliste d'investigation, Jan Kuciak, et de sa fiancée, dont les corps ont été retrouvés fin février à leur domicile de Velka Maca, à 65 km à l'est de la capitale Bratislava.

L'assassinat de ce journaliste qui enquêtait sur les affaires de corruption a marqué l'opinion publique, fatiguée par l'impuissance du gouvernement à lutter contre la corruption et le népotisme.

Pour la troisième journée consécutive, les manifestants ont défilé dans les rues d'une trentaine de villes.

A Bratislava, la foule a été estimée à 50.000 personnes par la chaîne de télévision publique RTVS. "Les dirigeants de la coalition s'accrochent au pouvoir à tout prix pour couvrir tous les scandales de corruption", a déclaré l'une des organisatrices du rassemblement, Karolina Farska.

Le Premier ministre, Robert Fico, a présenté jeudi sa démission au président Andrej Kiska qui a chargé dans la foulée le vice-Premier ministre, Peter Pellegrini, membre du même parti Smer, de former un nouveau gouvernement.

Mais Fico a indiqué qu'il continuerait d'être un dirigeant actif du Smer, alimentant l'inquiétude que Pellegrini gouverne sous son influence.

"En tant que président du Smer, il continuera d'agir en mentor du nouveau Premier ministre", estime Martin Slosiarik, de l'institut de sondage Focus.

(Tatiana Jancarikova; Henri-Pierre André pour le service français)