La Chine prête à accueillir des experts de l'Onu au Xinjiang

La Chine a déclaré lundi qu'elle était disposée à accueillir des représentants de l'Onu au Xinjiang, province de l'ouest du pays en proie à des troubles, à condition qu'ils suivent les procédures adéquates. /Photo d'archives/REUTERS/Brendan McDermid

PEKIN (Reuters) - La Chine a déclaré lundi qu'elle était disposée à accueillir des représentants de l'Onu au Xinjiang, province de l'ouest du pays en proie à des troubles, à condition qu'ils suivent les procédures adéquates.

Le pouvoir chinois est accusé d'avoir ouvert des camps de déradicalisation dans cette province isolée où vit une importante communauté Ouïghour, musulmane et turcophone.

Interrogé lors de son point de presse sur des informations de presse faisant état d'une invitation transmise par la Chine à des experts de l'Onu, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a déclaré que toutes les parties, y compris l'Onu, étaient les bienvenues à condition de suivre les procédures de voyage appropriées.

Il a ajouté que les représentants de l'Onu devraient "éviter de s'immiscer dans des affaires intérieures" et adopter une attitude objective et neutre.

La Haute Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a annoncé le mois dernier que ses services cherchaient à avoir accès au Xinjiang pour vérifier des "informations inquiétantes" sur la présence de camps de rééducation.

Plusieurs pays occidentaux, dont la France, l'Allemagne et les Etats-Unis, ont appelé début novembre la Chine à fermer ses camps d'internement où, selon des opposants cités par des experts de l'Onu, plus d'un million d'Ouïghours et autres musulmans sont détenus.

La Chine affirme que les mesures prises en matière de sécurité sont nécessaires pour lutter contre l'influence des groupes "extrémistes" au Xinjiang.

Face à ces accusations, le pouvoir chinois a parallèlement lancé une intense campagne de relation publique pour défendre sa politique au Xinjiang. Ces deux dernières semaines, des diplomates de douze pays non occidentaux ont pu se rendre au Xinjiang.

De même, un petit groupe de journalistes de différents médias, dont l'agence Reuters, a pu visiter trois sites présentés comme des centres professionnels de formation et d'éducation où des étudiants ouïghours apprennent en mandarin les dangers de la pensée extrémiste.

(Michael Martina; Henri-Pierre André pour le service français)