La CDP autorisée à monter à 10% dans Telecom Italia

par Stefano Bernabei

(Reuters) - L'établissement public italien CDP est autorisé à porter au cours des 12 prochains mois sa participation dans l'opérateur Telecom Italia (TIM) à 10%, a déclaré vendredi une source proche du dossier.

L'action TIM, qui a perdu plus d'un tiers de sa valeur depuis un plus d'un an en partie en raison de la bataille entre actionnaires concernant la gouvernance du groupe, prenait plus de 7% vers 15h10 GMT à la Bourse de Milan. Elle affiche la troisième meilleure performance de l'indice paneuropéen Stoxx 600, lui-même en hausse de 1,32%.

La Cassa Depositi e Prestiti (CDP) a annoncé jeudi que son conseil d'administration l'avait autorisée à acquérir des actions supplémentaires de Telecom Italia, dont elle détient déjà 5%.

La CDP, favorable au déploiement d'un réseau unique de fibre en Italie, a aussi une participation de 50% dans Open Fiber, société qui construit un réseau à haut débit concurrent de celui de TIM.

Telecom Italia est au centre d'une lutte entre son actionnaire principal, le français Vivendi, et le fonds Elliott, qui a pris le contrôle du conseil d'administration.

La CDP, contrôlée par le Trésor italien, est devenue un acteur important de cette bataille à la suite de sa prise de sa participation dans TIM en avril dernier pour préserver les intérêts de Rome qui considère l'opérateur historique italien comme un actif stratégique.

"La CDP pourrait jouer un rôle clé dans le processus de coopération en matière de déploiement de la fibre optique, susceptible de déboucher sur la mise en oeuvre du projet de réseau unique", écrivent les analystes de Mediobanca dans une note.

Vivendi, principal actionnaire de TIM avec 24% du capital, a déclaré qu'il ne souhaitait pas que TIM perde le contrôle de son réseau, son principal actif.

Le poids du groupe français pourrait cependant être réduit si d'autres détenteurs d'actions unissent suffisamment leurs forces, ont déclaré des analystes.

Vivendi n'a pas pu être contacté dans l'immédiat pour un commentaire.

Elliott, qui détient environ 10% de Tim, et Vivendi s'affronteront à nouveau le 29 mars, lorsque les actionnaires se prononceront sur la proposition du groupe français de remplacer cinq administrateurs nommés par le fonds.

Un autre analyste a déclaré qu'une augmentation significative à brève échéance de la participation de la CDP pourrait permettre de trouver rapidement une solution au problème du réseau et apaiser les tensions avant l'assemblée générale de mars.

Selon les médias, Elliott pourrait porter sa part dans TIM à environ 14% d'ici l'AG. Le fonds a refusé de s'exprimer sur le sujet.

(Stefano Bernabei; Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)