La branche afghane de l'EI inquiète Moscou, Pékin et Islamabad

MOSCOU (Reuters) - La Russie, la Chine et le Pakistan ont exprimé mardi leur inquiétude face à l'émergence de l'Etat islamique (EI) en Afghanistan et ont déploré l'aggravation de l'insécurité. Les trois délégations réunies à Moscou se sont entendues pour poursuivre leurs discussions et pour y inviter des représentants afghans, a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères. Elles ont exprimé "une inquiétude particulière au sujet de l'activité croissante des mouvements extrémistes, notamment la branche afghane de l'EI", a déclaré une porte-parole, s'adressant à la presse après la réunion, qui était la troisième du genre. Aucune invitation n'a été adressée aux Etats-unis. Washington et Kaboul se sont inquiétés récemment des signes de rapprochement entre la Russie et les taliban, et craignent que l'influence de Moscou ne complique une situation déjà très précaire. L'administration russe assure ne fournir aucune aide à la milice islamiste, qui se montre de plus en plus menaçante pour les autorités afghanes et les forces étrangères toujours présentes, mais reconnaît l'existence de contacts limités, destinés selon elle à l'amener à la table des négociations. Chine, Russie et Pakistan se sont entendus mardi pour adopter "une approche souple afin de rayer les noms de certaines personnalités de la liste des sanctions dans le cadre des efforts déployés en faveur d'un dialogue pacifique entre Kaboul et le mouvement taliban", a poursuivi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Le porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères avait auparavant regretté que le gouvernement de Kaboul n'ait pas été tenu informé de ces consultations. "Les discussions, même bien intentionnées, sur la situation en Afghanistan en l'absence d'Afghans ne peuvent améliorer cette situation et soulèvent de sérieuses questions quant à leur objectif", a déclaré Ahmad Shekib Mostaghni. (Peter Hobson, Jean-Philippe Lefief pour le service français)