La BCE réfléchira à des rachats de dette au début de 2015

La Banque centrale européenne sera en mesure de déterminer au cours du premier trimestre 2015 si elle doit se lancer dans des rachats de dettes souveraines pour soutenir l'activité dans la zone euro, a déclaré mercredi le vice-président de la BCE, Vitor Constancio. /Photo prise le 26 octobre 2014/REUTERS/Ralph Orlowski

LONDRES (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) sera en mesure de déterminer au cours du premier trimestre 2015 si elle doit se lancer dans des rachats de dettes souveraines pour soutenir l'activité dans la zone euro, a déclaré mercredi le vice-président de la BCE, Vitor Constancio.

Il s'agit du calendrier le plus précis à ce jour fourni par un responsable de la BCE sur la mise en oeuvre éventuelle de rachats d'obligations d'Etat, ce qui a fait reculer l'euro à un plus bas du jour face au dollar, à 1,2454 dollar.

Pour redresser le taux d'inflation et relancer la croissance dans la zone euro, la BCE souhaite ramener la taille de son bilan à son niveau de mars 2012, ce qui revient à l'augmenter de 1.000 milliards d'euros.

"Nous devons bien sûr surveiller attentivement si le rythme de son évolution est conforme à cette attente", a dit Vitor Constancio, selon la version écrite d'un discours prononcé à Londres. "En particulier, au cours du premier trimestre de l'année prochaine, nous serons en mesure de mieux évaluer si c'est le cas."

"Si ce n'est pas le cas, nous devrons envisager d'acheter d'autres actifs, notamment des dettes souveraines sur le marché secondaire, marché de titres disponible plus volumineux et plus liquide", a-t-il poursuivi.

Pour parvenir à ses fins, la BCE a déjà commencé à acheter des obligations sécurisées et des titres adossés à des actifs (ABS).

Si ces interventions ne suffisent pas, Mario Draghi, le président de la BCE, s'est dit prêt vendredi dernier à mobiliser des outils supplémentaires, ce qui a été interprété comme la possibilité de racheter des obligations d'Etat de la zone euro. Certains pays, dont l'Allemagne, s'opposent à une telle politique, baptisée assouplissement quantitatif.

"Ce serait une décision de pure politique monétaire (...) dans le cadre de notre mandat et de notre compétence juridique", a assuré Vitor Constancio.

Le taux d'inflation dans la zone euro est de 0,4%, soit nettement moins que l'objectif de la BCE d'un taux inférieur à mais proche de 2%. Pour Vitor Constancio, ce taux d'inflation "menace de rester bas pour un certain temps".

"L'environnement qui prévaut actuellement de faible croissance nominale crée de graves risques pour le tissu social et économique de la zone euro", a-t-il mis en garde.

(Marc Jones, avec Anirban Nag, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)