La laïcité, seul moyen de faire tomber le système confessionnel au Liban

Il ne nous reste plus que le pari de la laïcité pour tenir tête aux tenants du confessionnalisme. Même si cela risque d’être un projet à long terme.

La définition la plus simple de la laïcité est la séparation de la religion et de l’État. Mais elle s’inscrit également dans une série de revendications socio-économiques et sociétales face au système établi par les pouvoirs politico-religieux.

Pour beaucoup de jeunes Libanais, elle apparaît comme un moyen de se libérer des traditions et des biais religieux qui font obstacle à l’évolution sociale et politique du pays vers une société [citoyenne] soucieuse de l’égalité, de la justice et de la protection des droits individuels, sans égard pour l’appartenance religieuse.

Inaudible durant la guerre civile

Depuis longtemps, la laïcité a ses adeptes parmi les Libanais, qui s’expriment par des mouvements de protestation, des mobilisations estudiantines et des créations artistiques. Durant la guerre civile (1975-1990), des jeunes – forcément “impulsifs” – s’en sont souvent faits les défenseurs, avant de perdre leur enthousiasme au fur et à mesure qu’ils vieillissaient.

Quoi qu’il en soit, quand ils tenaient un discours laïc, cela passait pour ainsi dire inaperçu dans le contexte de la guerre. Souvent, la thématique donnait matière à plaisanterie dans des films ou des pièces de théâtre. On se rappelle notamment les pièces de Ziad Rahbani [auteur-compositeur et dramaturge avant-gardiste, fils de la célèbre chanteuse libanaise Fayrouz], qui y faisait souvent allusion. Mais quid d’une laïcité alors qu’au même moment [des milices confessionnelles] tuaient de simples citoyens pour le simple fait d’appartenir à la communauté adverse ?

Quand la guerre a pris fin, du moins formellement, les Libanais se sont mis à croire à la promesse d’un avenir prospère. Le discours laïc est alors devenu marginal, circonscrit aux milieux qui continuaient de s’inquiéter de l’influence [croissante des groupes confessionnels] sur les institutions étatiques.

Mais, depuis, il s’est avéré que cette prospérité était illusoire [avec l’effondrement économique du pays à partir de 2019 et les montages financiers désormais comparés à une pyramide de Ponzi, un système où l’argent placé par les derniers investisseurs arrivés permet de verser les rendements promis aux précédents].

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