L’Ukraine réclame le retrait du jeu vidéo « Atomic Heart »

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Atomic Heart

JEUX VIDÉO - Quand le jeu vidéo s’invite dans le conflit ukrainien. Le ministère de la transformation numérique de l’Ukraine a décidé de prendre des mesures contre Atomic Heart, un jeu russe sorti cette semaine sur PC, PlayStation 4 et 5, Xbox One et Series. Ce dernier a expliqué qu’il allait contacter Sony et Microsoft pour retirer le jeu des stores numériques en Ukraine, rapporte le site Thegamer.com.

Ce jeu vidéo, de type FPS avec des séquences de jeu de rôle d’action, se déroule en 1955 au cœur de l’Union soviétique dans une réalité alternative, mêlant des thèmes militaires soviétiques et russes. Une sortie qui coïncide avec la première année du conflit ukrainien.

Au cœur des remontrances de Kiev se trouve le développeur du jeu, Mundfish. Alex Bornyakov, vice-ministre de la transformation numérique de l’Ukraine, a expliqué que selon certaines sources le studio était financé par « des entreprises et des banques russes qui sont tombées sous le coup de sanctions et qui revêtent une importance systémique pour le gouvernement russe », et notamment la société énergétique Gazprom.

Comme le rappelle Canard Pc, le studio est Mundfish est bien basé à Chypre mais il est russe de création. Le déménagement ayant eu lieu en 2022 le développeur a échappé aux sanctions internationales. Le journal de référence pointe également du doigt des investisseurs comme GEM Capital, un fonds d’investissement dont le fondateur a des liens avec Gazprom et VTB Bank, toutes deux détenues majoritairement par l’État russe.

Mundfish n’a par ailleurs publié aucune déclaration publique condamnant l’invasion russe de l’Ukraine, affirmant seulement qu’il était une « organisation pro-paix contre la violence contre les personnes » ne commentant pas la politique ou la religion.

Données de joueurs, sexisme du gameplay

À cela s’ajoutent également des questionnements autour des données des joueurs. En janvier dernier, le média spécialisé Ain Capital avait épinglé le studio pour ses politiques de confidentialité, lesquelles stipulaient que les données des joueurs pouvaient être transmises en Russie.

Les autorités qui ont motivé en partie leur décision sur le risque pour les données personnelles encouragent également les joueurs d’autres pays à boycotter le jeu. « Nous appelons également à limiter la distribution de ce jeu dans d’autres pays en raison de sa toxicité, de la collecte potentielle de données d’utilisateurs avec un éventuel transfert à des tiers en Russie, ainsi que de l’utilisation potentielle des fonds provenant des ventes du jeu pour continuer à faire la guerre contre l’Ukraine », a déclaré Alex Bornyakov.

Enfin, les critiques du monde des jeux vidéos ciblent également la plateforme VKPlay, qui est l’équivalent du « Steam russe », détenue par la société Gazprom, ainsi que les passages jugés sexistes et à la violence verbale gratuite du jeu. Ces passages ont notamment été épinglés par plusieurs joueurs sur les réseaux sociaux comme l’on remarqué nos confrères de BFMTV.

Il y a semaine déjà, sentant peut-être venir la polémique, le compositeur de la musique du jeu Mick Gordon avait fait don de son salaire à la Croix-Rouge australienne pour soutenir les victimes. « Je suis fier de reverser mon cachet au fond Ukraine Crisis Appeal de la Croix-Rouge australienne afin de soutenir le peuple ukrainien, qui lutte héroïquement contre leur agresseur. (…) En soutenant la Croix-Rouge, je sais que ce don aidera ceux dans le besoin, et c’est un grand honneur pour moi que d’utiliser mon travail pour soutenir les victimes du conflit », a-t-il partagé sur Twitter.

À l’heure actuelle, les joueurs ne peuvent déjà pas acheter de copies physiques d’Atomic Heart chez les revendeurs locaux en Ukraine, bien qu’une telle option a été brièvement disponible par endroits avant le lancement du jeu.

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