Sur l’Ukraine, Gabriel Attal éreinte Marine Le Pen : « si vous aviez été élue, on fournirait des armes à la Russie »

POLITIQUE - Comme un boomerang. Marine Le Pen a cru bon, ce mardi 27 février, d’attaquer le camp présidentiel sur le soutien de la France à l’Ukraine lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. La cheffe de file du Rassemblement national au Palais Bourbon a notamment accusé Emmanuel Macron de « franchir une étape supplémentaire vers la cobelligérance », après sa déclaration, la veille, concernant la possibilité d’envoyer des troupes au sol. Selon la triple candidate à la présidentielle, le chef de l’État ferait ainsi « planer un risque existentiel sur 70 millions de Français. »

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En réponse, Gabriel Attal s’est livré à un réquisitoire délicat pour le parti d’extrême droite, rappelant ses liens avec la Russie et sa complaisance à l’égard de Vladimir Poutine.

« Vous défendiez une alliance militaire avec la Russie »

« On a failli y croire quand on a commencé à vous entendre donner l’impression que vous dénonciez l’agression russe contre l’Ukraine, alors même que vos députés européens ont systématiquement voté contre toutes les sanctions », a fustigé d’emblée le Premier Ministre au micro, « mais la réalité, c’est que vous attendiez la première occasion pour rappeler les vraies fidélités qui sont les vôtres. »

Critiquant le regard bienveillant de Marine Le Pen et de ses troupes, Gabriel Attal a fustigé un parti qui « refuse de voir » que Vladimir Poutine mène une guerre « contre des valeurs », et « pour imposer la loi du plus fort », pour « déchirer les règles internationales » et « remettre en cause la souveraineté des États. »

Le chef du gouvernement a aussi rappelé que la députée du Pas-de-Calais défendait il y a peu « une alliance militaire avec la Russie » : « Pas il y a dix ans, pas il y a cinq ans, mais il y a seulement deux ans, c’était dans votre programme à la présidentielle », a critiqué Gabriel Attal - en faisant référence au programme du RN pour la dernière élection présidentielle, où la « recherche » d’une « alliance avec la Russie sur certains sujets de fond » liés à la Défense était mentionnée.

« Si vous aviez été élu en 2022 Madame Le Pen, on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre. On serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens. C’est ça la réalité », a-t-il encore fustigé, provoquant la bronca du parti d’extrême droite et les applaudissements des députés macronistes.

Enfin, alors que Marine Le Pen interrogeait le chef du gouvernement sur la présence hypothétique de soldats français sur le sol ukrainien, Gabriel Attal a conclu sa diatribe ainsi : « Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays. Je parle de vous et de vos troupes. »

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