L’Ukraine face à l’“armée sanglante” de Poutine

En cette semaine d’anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine, l’hebdomadaire HVG consacre dans son édition du 23 février une importante partie de ses pages au conflit dévastant depuis un an le pays voisin de la Hongrie.

Sur sa couverture, le magazine libéral caricature un défilé de l’armée russe, rebaptisée “Veres Hadsereg” (“armée sanglante”, jeu de mot avec “Voros Hadsereg”, “Armée rouge” en magyar) et qui se précipite vers une mer d’hémoglobine. “Poutine n’est pas parvenu à ses fins, mais envoie deux pays au massacre”, tacle le sous-titre.

Un reportage relate ainsi l’enterrement d’un lieutenant à Lviv et la “fière” résistance ukrainienne, malgré la peur que la guerre “ne dure des années si les tanks occidentaux ne permettent pas de lancer une contre-offensive percutante”.

La tension est également palpable du côté russe, car les calculs du Kremlin “n’ont pas été couronnés de succès sur le front, les Occidentaux se sont rangés derrière l’Ukraine, et les Européens ne se sont pas révoltés contre leurs exécutifs cet hiver”. L’isolement de la Hongrie, dû à sa proximité avec Moscou, “perdurera tant que le gouvernement Orban sera au pouvoir”, considère Andras Racz, spécialiste de la Russie.

“Seule une victoire de l’Ukraine peut apporter la paix”

La Russie “s’est elle-même coupée de l’Europe”, affirme l’économiste Krisztian Orban dans un entretien. L’exécutif hongrois “se retrouve de même coincé” à cause de la “multiplication des mauvais choix internationaux” de Viktor Orban, ajoute-t-il. Une posture qui n’aide guère la minorité hongroise de Transcarpatie, à laquelle l’hebdomadaire consacre un sujet, pris entre les “mesures de rétorsion” de Kiev et la “politique anti-ukrainienne” de Budapest.

Le magazine réunit aussi des témoignages d’Ukrainiens, collectés par Erzsebet Racz pour un projet de documentaire, qui décrivent l’organisation de l’autodéfense en quelques heures afin d’empêcher la conquête de Kiev par les Russes.

L’écrivain Sergey Gerasimov, auteur d’un journal de guerre depuis Kharkiv, évoque à travers une interview l’impossibilité de s’habituer aux bombes et craint de devoir raconter le conflit jusqu’à ce que ses écrits “soient aussi épais que Guerre et Paix”. Enfin, un éditorial signé de l’ambassadeur intérimaire d’Ukraine à Budapest, Istvan Balog, clame que “seule une victoire de l’Ukraine peut apporter la paix”.

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