L’UE cherche les moyens de financer l’aide à l’Ukraine et ses propres capacités de défense
Utiliser ou non les avoirs russes gelés afin d'aider l'Ukraine à se défendre contre Moscou ? C'est l'une des questions à l'ordre du jour du sommet européen qui s'ouvre jeudi à Bruxelles.
Le principe semble gagner du terrain, mais certains dirigeants, comme le chancelier allemand, restent tout de même prudents.
"Je suis absolument certain que nous envoyons ici un signal très clair à (Vladimir) Poutine. Il a fait un mauvais calcul s'il pense que nous ne serons pas en mesure de soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire. Et l'utilisation de profits significatifs est un élément petit mais important ici", commente Olaf Scholz.
L'UE a bloqué au début de la guerre environ 210 milliards d'euros d'avoirs de la Banque centrale russe. Les intérêts de ces produits permettraient d'apporter une aide financière à l'Ukraine de 3 milliards d'euros par an.
Le Kremlin prévient qu'une telle mesure serait une violation sans précédent du droit international, d'autant que ces sommes permettraient d'acheter des munitions et des armes.
"Je pense qu'il ne faut pas seulement contribuer à la reconstruction de l'Ukraine, mais aussi aux besoins de défense de l'Ukraine", souligne le président lituanien, Gitanas Nauseda.
Dans le même temps, l'Union cherche aussi des fonds pour augmenter ses capacités militaires. L'idée, selon le président du Conseil européen Charles Michel, est de mettre l'économie européenne "sur le pied de guerre".
L'une des propositions sur la table est la création d'euro-obligations consacrées à la défense. Le principe divise les 27. Certains Etats membres, comme l'Allemagne et les Pays-Bas, ne veulent pas l'émission d'une dette commune. En revanche, le mécanisme peut compter sur le soutien de la France et de la Grèce.
"Il est absolument clair que si l'Europe veut vraiment rester forte sur le plan défensif, elle devra chercher de nouveaux moyens de financer les dépenses de défense. Je pense notamment à la possibilité pour l'Europe d'émettre des euro-obligations, qui seront utilisées exclusivement pour sa défense", insiste le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, était aussi présent à l'ouverture du sommet. Les 27 essayeront aussi lors de cette rencontre de mettre de côté leurs différends à propos de la guerre entre Israël et le Hamas. L'UE semble s'accorder sur un appel à "une pause humanitaire immédiate menant à un cessez-le-feu durable".