L’opposition turque veut nationaliser le secteur des drones, outil de “propagande” d’Erdogan

L’industrie turque de la défense, et en particulier ses programmes de drones, se sont invités au cœur de la campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives du 14 mai.

Le candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a ainsi déclaré sa volonté de retirer au secteur privé la fabrication et la commercialisation des drones armés. “C’est un risque trop grand de laisser ces drones uniquement entre les mains du privé”, a ainsi mis en garde l’opposant, cité par le quotidien islamo-nationaliste Yeni Safak.

Les drones turcs sont déployés depuis plusieurs années par Ankara sur des théâtres d’opérations extérieures, comme en Syrie ou en Libye. Ils sont également utilisés par l’Azerbaïdjan dans le conflit qui l’oppose à l’Arménie dans le Haut-Karabakh, ou encore par l’Éthiopie dans sa guerre contre les rebelles du Tigré, et plus récemment par l’Ukraine, qui en a fait un usage très efficace pour frapper les colonnes de blindés immobiles des forces russes.

Arme de propagande pro-Erdogan

Ils sont produits par l’entreprise Baykar, dirigée par les deux fils du fondateur, dont l’un, Selçuk Bayraktar, est le gendre du président sortant, Recep Tayyip Erdogan.

Du 27 avril au 1er mai, les nouveaux prototypes de drones Bayraktar, plus élaborés, ont volé en grande pompe dans le ciel d’Istanbul à l’occasion du Teknofest, le salon annuel de l’aéronautique turc, qui a réuni plus de 1 million de visiteurs.

Une occasion en or pour le chef de l’État, qui y a tenu un meeting, épaulé par son allié le président azéri, Ilham Aliyev, et le Premier ministre libyen et homme lige d’Ankara Abdel Hamid Dbeibah.

Le nouveau drone TB3 et le drone de dernière génération Kizilelma, dont les moteurs devraient être fabriqués en coopération avec des entreprises ukrainiennes, y tenaient un rôle central.

Mais cette célébration très politique des drones turcs n’a pas été du goût de l’opposition. Mansur Yavas, maire d’Ankara et figure de l’opposition, a souligné le hasard du calendrier qui a vu ce festival, qui se tient traditionnellement en septembre, être avancé à la fin du mois d’avril, à deux semaines des élections.

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