L’opéra français tremble face au manque de financements publics

“De Carmen à Roméo et Juliette, en passant par Madame Butterfly, l’opéra a toujours baigné dans la tragédie. Mais aujourd’hui, le drame se passe aussi en coulisses, à en croire les mélomanes français.” À Londres, The Times consacre un article à la crise que traverse l’opéra en France, alerté par la réaction aux annonces gouvernementales sur les économies à faire dans le secteur.

Le 22 février, le gouvernement avait acté une économie supplémentaire au budget voté avant Noël. Depuis, Bruno Le Maire doit trouver 10 milliards d’euros. Parmi les secteurs dans la ligne de mire du ministre de l’Économie et des Finances : la culture, avec près de 100 millions en moins pour la création et le spectacle vivant notamment.

“Dans un pays convaincu de longue date que l’État doit soutenir activement le secteur de la culture dans sa quête de grandeur nationale, les annonces de Bruno Le Maire passent mal, malgré l’argumentaire déployé par le ministre”, écrit le quotidien conservateur.

Saison fantôme

Jeudi 29 février, lors des Victoires de la musique classique à Montpellier, le violoniste Ludovic Nicot a pris la parole pour alerter sur la situation des orchestres. Et selon les professionnels, rapporte The Times, l’opéra en particulier risque de disparaître, sauf à Paris et dans quelques grandes villes françaises.

Depuis l’été dernier, le syndicat Les Forces musicales avait effectivement mis en garde contre cette éventualité en dressant une liste d’opéras annulés ou réduits, faute de financement suffisant, parlant de “saison fantôme”, rappelle le quotidien. Et la prochaine saison risque d’être pire, prévient le journaliste Adam Sage, qui s’est entretenu avec un des responsables du syndicat, Sébastien Justine. Car les opéras et orchestres français, explique ce dernier, dépendent davantage des subventions que leurs homologues britanniques.

“Les financements publics sont plus institutionnalisés ici. On ne peut pas relever le prix des billets à l’infini… Et le mécénat [privé] est moins courant [qu’au Royaume-Uni].”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :