L’ONG Human Rights Watch dénonce des violences policières

«Coups de pieds», «passages à tabac», «bras cassés», «attaques au gaz lacrymogène», y compris sur des femmes et des mineurs. L’ONG Human Rights Watch (HRW), qui a fait deux séjours à Calais, en novembre et décembre, parle d’«exactions de routine» par des policiers. Elle demande à la France d’enquêter. Sur les 44 migrants, parmi lesquels trois enfants, interviewés par HRW, «19 personnes, dont deux enfants, ont déclaré que la police les avait maltraitées», explique l’ONG dans un communiqué. Exemple : Rosa, 25 ans, érythréenne, qui déclare que des policiers l’ont battue quand ils l’ont trouvée dans un camion. «J’ai dit : "S’il vous plaît aidez-moi", mais ils m’ont battue et je me suis effondrée. Ils m’ont rouée de coups de pied», relate-t-elle. En réponse, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, accuse l’ONG de ne pas avoir «pris la peine» de «vérifier les allégations» des migrants. Les témoignages de violence sont impossibles à vérifier, à moins d’y assister. Ils sont récurrents à Calais depuis l’ouverture du centre de Sangatte en 1999. Ils ont connu deux pics, à la fermeture du centre, fin 2002, et à la destruction de la «jungle», en septembre 2009. Dimanche, dans la «jungle» de Tioxide, et sur la nouvelle aire de distribution des repas à l’écart de la ville, des Ethiopiens, des Soudanais et un Afghan de 15 ans ont indiqué à Libération avoir reçu des coups de matraque et des jets de gaz lacrymogène, pour certains alors qu’ils marchaient seuls dans la rue.

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