Dans l’est du Niger, un programme d’amnistie qui divise

A Diffa, dans le sud-est du Niger, en janvier : ces déserteurs attendent leur transfert vers un «camp de réinsertion».

Les habitants de la ville de Goudoumaria, qui va accueillir un camp de déserteurs, sont partagés sur cette initiative gouvernementale.

Le 4 × 4 accélère et vole sur le sable fin. Dans un rugissement de moteur, il bondit en haut de la dune et plonge dans une cuvette, pour s’arrêter sur une portion de sol plus dur. Ibrahim Hassan, le préfet de Goudoumaria (dans l’est du Niger) s’extirpe de la place passager. Il désigne quelques toits de tôle neufs : «Voilà, on se trouve sur le site réservé à accueillir les repentis de Boko Haram.» Au milieu, une borne-fontaine abrite une colonie de scarabées attirés par l’ombre et l’humidité. Initialement, le site devait accueillir des déplacés, mais personne n’est jamais venu. Trop éloigné de l’épicentre de la crise. Précisément l’une des raisons pour lesquelles il a été retenu pour les repentis. Il esquisse du bras les contours du futur camp : «Le gouvernement va d’abord mettre les moyens pour une clôture, puis un poste pour les forces de défense et de sécurité. Les hangars en tôle vont être transformés en logements. Nous avons un forage à côté.» Il a tout en tête. «On va leur faire une rééducation, leur apprendre des métiers et ils vont être instruits - parce que la religion qu’ils pratiquent n’est pas celle que nous connaissons. Ensuite, ils seront réinsérés.»

«Egarés.» En juillet 2016, le Niger, le Tchad et le Nigeria ont lancé des opérations de ratissage contre les fiefs de Boko Haram. Désormais, selon le ministre de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, les combattants de Boko Haram «sont totalement en déperdition». Le 28 décembre, il s’est déplacé dans la zone pour annoncer le lancement du programme d’amnistie. Pas de doute : «Nous aurons des ralliements très importants.»

Quatre-vingts personnes ont saisi l’opportunité. Elles sont logées dans trois maisons étroitement gardées, à Diffa. Le temps que le camp de Goudoumaria émerge des dunes. Chez ces repentis, le jeune gouverneur de Diffa, Dan Dano Mahamadou Laouali voit «des Nigériens (...)

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