Sur l’IVG en Italie, cette députée interpelle Meloni au Parlement avec un cri du cœur

Gilda Sportiello, députée du Mouvement 5 étoiles, a critiqué l’amendement du gouvernement autorisant la présence de militants anti-IVG dans les cliniques pour inciter les femmes à avorter.

ITALIE - Son intervention dans l’hémicycle s’est transformée en cri du cœur. La députée Gilda Sportiello a mentionné son expérience personnelle lors des débats sur l’IVG du mercredi 17 avril au Parlement italien. L’élue du Mouvement 5 étoiles a critiqué l’amendement du gouvernement de Giorgia Meloni autorisant la présence de militants ou d’organisations anti-avortement au sein des cliniques et centres médicaux qui délivrent les attestations médicales pour avorter.

En Italie, les associations anti-IVG auront bientôt le droit d’entrer directement dans les cliniques italiennes

« Vous avez fait défendre cet amendement par un homme qui à l’Assemblée a déclaré : “Nous, nous donnons aux femmes l’opportunité de la vie”. Mais de quoi parle-t-on ? C’est nous, les femmes qui choisissons ce que nous voulons dans notre vie, que ce soit être mère ou ne pas l’être », a reproché Gilda Sportiello, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Elle a ensuite donné son exemple personnel : « Je suis mère, j’ai choisi d’être mère. Il y a 14 ans, j’ai choisi d’avorter », a-t-elle déclaré dans le but « qu’aucune femme qui en ce moment souhaite avorter, ne se sente attaquée par cet État. »

À rebours de la France

Gilda Sportiello a également jugé que ce que propose le gouvernement est à rebours de ce qui se passe en Europe, en citant notamment l’exemple de la France qui a récemment constitutionnalisé le recours à l’IVG.

L’amendement a été adopté mais doit encore recevoir l’approbation du Sénat qui vraisemblablement y sera favorable. Le vice-Premier ministre Antonio Tajani s’est défendu de vouloir remettre en cause la loi datant de 1978 sur l’avortement en Italie, appelée « loi 194 ». Il assure que la « liberté de conscience » sera « toujours permise sur des questions de ce type ».

Les oppositions y voient un coup d’accélérateur dans la volonté de réduire l’accès à l’IVG alors qu’il est déjà limité de fait et qu’il existe de nombreuses disparités territoriales.

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