L’IVG dans la Constitution soutenue par une large majorité de Français - EXCLUSIF

Les Français n’auront peut-être pas les yeux rivés sur Versailles, lundi 4 mars, pour y suivre le Congrès convoqué par Emmanuel Macron. Mais ils sont tout à fait d’accord sur le sujet des discussions.

POLITIQUE - C’est un oui franc. Alors que le Congrès s’apprête, ce lundi 4 mars, à inscrire dans la Constitution la « liberté garantie » des femmes d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse, les Français soutiennent massivement cette révision constitutionnelle, à en croire les enseignements d’une enquête YouGov pour Le HuffPost.

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Selon les résultats de cette étude menée entre le 26 et le 29 février, 66 % des sondés sont favorables à la constitutionnalisation de ce droit. Le soutien est particulièrement marqué chez les 18-34 ans (76 %) et les femmes (71 %, 60 % pour les hommes).

Sur le plan politique, si les sympathisants de la NUPES et de la majorité présidentielle sont des soutiens massifs à près de 80 %, les proches de LR et RN sont plus mitigés, avec seulement 57 % pour le parti lepéniste. À droite, 15 % des sondés émettent même un avis « pas du favorable », là où les autres partis n’atteignent pas les 10 %.

Pas de menaces sur l’avortement mais…

Ces chiffres sont en adéquation avec la ligne politique défendue par les partis de la droite et d’extrême droite. Longtemps, Marine Le Pen a tenu une position ambiguë sur le droit à l’avortement au point de choquer en parlant d’« avortement de confort » en 2012. Elle a ensuite clarifié sa position sur la loi Veil par la suite. Mais sa constitutionnalisation a réveillé des états d’âme chez l’ex-candidate du RN, dont une partie des troupes restent conservatrices. Le 30 janvier à l’Assemblée, la moitié des députés RN a voté pour mais une vingtaine s’est abstenue ou a voté contre.

Le schéma est sensiblement le même à droite. Certains sénateurs, dont le président du groupe LR Bruno Retailleau et le président du Sénat Gérard Larcher, ont pris position contre le projet de loi constitutionnel du gouvernement. Pour le sénateur des Yvelines, la Constitution n’est « pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux » et qui plus « l’IVG n’est pas menacée aujourd’hui en France », martèle-t-il sans remettre en cause pour autant le droit à l’avortement.

Selon notre enquête, une courte majorité des Français partage son avis : 55 % des personnes interrogées répondent « non » à la question d’une menace actuelle pesant sur l’avortement sur le territoire national, soit 25 points de plus que ceux qui le jugent en danger. Ce qui n’empêche pas un soutien massif à son inscription dans la Constitution. Sauf surprise de taille, elle devrait intervenir dès ce lundi à Versailles après le vote des 3/5e du Congrès réunissant le Parlement dans son intégralité, députés et sénateurs. Mieux vaut prévenir que guérir.

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