L’Irlande adopte de nouvelles étiquettes sur ses bouteilles d’alcool

L'Irlande devrait être le premier pays au monde à imposer un étiquetage sur les boissons alcoolisées pour avertir des dangers sanitaires liés à leur consommation. La mesure doit entrer en vigueur en 2026 en Irlande, comme approuvé par le Parlement irlandais, et l’ensemble de l’Union européenne doit lui emboîter le pas :

"Nous pensons que tous les consommateurs devraient connaître les faits sur l'alcool, y compris les détails sur les risques... Nous aimerions également voir la Commission européenne publier une révision de la législation européenne dès que possible. Et European Doctors soutient le droit des citoyens nationaux à gouvernements à prendre des initiatives telles que le cas irlandais" explique Ray Walley, vice-président du Comité permanent de European Doctors.

Les emballages de boissons alcoolisées comporteront donc des informations d'avertissement sur la teneur en calories, le pourcentage d'alcool, les risques liés au cancer, aux maladies du foie ou encore pendant la grossesse. Cette mesure suscite cependant l'inquiétude des producteurs d'alcool à travers le continent.

Le directeur général Spirits Europe, Adam Ulrich, argumente : "nous ne pensons pas que la législation irlandaise soit une solution particulièrement utile ou pratique en termes de cohérence du marché intérieur pour harmoniser à l'échelle européenne. (...) Ce que nous devons différencier très clairement, c'est que normalement le terme Europe dans ces discussions fait référence aux régions européennes de l'OMS, qui s'étendent de Lisbonne à Vladivostok, comprennent la Turquie et de nombreuses républiques d'Asie centrale."

Près de 1 % du PIB de l’UE est consacré à l'alcool. En 2021, les ménages de l'Union européenne ont dépensé 128 milliards d'euros en "boissons alcoolisées", des pays comme la Lettonie, l'Estonie et la Pologne étant en tête de liste.

Dr. Carina Ferreira-Borges, conseillère régionale pour l'alcool, les drogues illicites et la santé en prison, Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, précise : "l'OMS collecte des données dans tous les pays et a montré qu'un million de décès est le chiffre global couvrant 53 pays de la région européenne (...) Ces trois domaines - prix, disponibilité et restrictions de commercialisation - ont donc beaucoup de preuve qu'ils ont un impact. Ils sont rentables et ont un impact énorme sur la réduction de la mortalité et de l'espérance de vie, qui sont également liées à la consommation d'alcool."