L’Iran joue des divisions syriennes pour mieux régner

Des combattants rebelles dans les abords de la ville de Jisr al-Choughour, le 25 avril 2015.

Miné par les dissensions, le régime de Damas a plus que jamais besoin du soutien de Téhéran, qui en profite pour placer ses pions.

C’est une bataille qui ne se voit pas et dont on ne sait à peu près rien. Si ce n’est qu’elle est interne au régime syrien, se déroule surtout dans les palais de Damas et passe par le contrôle des tout-puissants services secrets. Elle oppose deux clans : celui de Bachar al-Assad à celui de son turbulent frère cadet Maher. Visiblement, les sérieuses défaites enregistrées par les forces loyalistes, qui ont perdu dernièrement deux villes importantes - Idlib avec toute la province du même nom et Jisr al-Choughour, qui ouvre la voie à la région de Lattaquié, vitale pour les autorités syriennes - ont attisé les tensions au sein du pouvoir.

Conséquence de cette guerre interne, elle permet à l’Iran et son allié le Hezbollah libanais de renforcer encore leur influence, non seulement sur le terrain mais aussi au sommet de l’Etat. Ni Bachar al-Assad ni Maher, qui est à la tête de la Garde présidentielle, n’ont aujourd’hui les moyens de se passer de leurs alliés iraniens et libanais. Sans la force Al-Qods, l’unité d’élite des pasdaran (Gardiens de la révolution) chargée d’intervenir sur les théâtres extérieurs, et les milices chiites libanaises, le régime syrien se serait déjà sans doute effondré. D’ailleurs Téhéran ne se prive pas de le faire savoir, en particulier le général Hossein Hamdani, l’un des chefs du corps expéditionnaire iranien, qui déclarait en mai 2014 à l’agence iranienne Fars que «Bachar al-Assad fait la guerre en Syrie comme notre adjoint». Mais ce qui se dessine à présent, c’est une certaine préférence de Téhéran pour le frère du président syrien, même si le régime iranien entend certainement garder deux fers au feu.

«Alaouistan». Maher al-Assad, personnalité caractérielle et jusqu’au-boutiste, a toujours été très lié au Hezbollah - donc à Téhéran. Ce qui se joue, ce n’est ni plus ni moins que la future carte de la Syrie. Selon des (...)

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