L’intelligence artificielle en roue libre

“On n’a pas toutes les réponses, et la technologie évolue rapidement. Est-ce que ça m’empêche de dormir la nuit ? Absolument.” Cette phrase en forme d’aveu, c’est Sundar Pichai qui l’a prononcée à la mi-avril dans 60 Minutes, sur CBS. L’émission a provoqué un tollé chez les chercheurs en intelligence artificielle. Si même le patron d’Alphabet, la maison mère de Google, en vient à douter…

Il est loin d’être le seul. Après le temps de la fascination est venu celui de l’inquiétude. Et si les intelligences artificielles génératives, nourries de plus de contenus qu’aucun cerveau humain ne peut l’imaginer, nous dépassaient ? La question préoccupe aujourd’hui la presse étrangère mais aussi les gouvernements et nombre d’entre nous d’un bout à l’autre de la planète.

“La folie ChatGPT”, titrait Courrier international le 16 février à propos du robot conversationnel mis au point par la start-up OpenAI, ouvrant un dossier consacré à l’engouement pour ChatGPT, qui comptait déjà 100 millions d’utilisateurs dans le monde. “La course à l’IA est lancée chez les géants du Net”, écrivions-nous alors.

Un mois plus tard, le 29 mars, un millier d’experts de la tech publiaient sur le site de l’institut américain Future of Life une lettre ouverte réclamant un moratoire d’urgence sur la recherche dans ce secteur, qui a récemment fait des progrès fulgurants : “Nous appelons tous les laboratoires d’IA à suspendre immédiatement, pendant au moins six mois, la formation des systèmes d’IA plus puissants que GPT-4.”

Au cœur de leur inquiétude : des questions éthiques, la peur de perdre le contrôle, d’être remplacés… À la fin du mois d’avril, plus de 27 500 personnalités avaient signé cet appel, dont Elon Musk ou encore l’historien Yuval Noah Harari. Le sujet a fait la une de nombreux magazines à l’étranger ces dernières semaines. L’Italie a provisoirement interdit ChatGPT, la Chine veut s’assurer que les IA ne propageront que des valeurs socialistes… Bref, la révolution promise par l’intelligence artificielle s’emballe. Et c’est un peu le retour de bâton.

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