L’influenceuse Poupette Kenza forcée de rétropédaler après une sortie antisémite

Poupette Kenza, l’une des Françaises les plus suivies sur les réseaux sociaux.
Capture d’écran YouTube Poupette Kenza, l’une des Françaises les plus suivies sur les réseaux sociaux.

PEOPLE - « Je ne suis pas antisémite. Je me suis mal exprimée et je m’en excuse. » Ces mots, ce sont ceux de l’influenceuse Poupette Kenza qui, sur son compte Instagram (inaccessible depuis cette prise de parole), a tenté d’éteindre le feu mercredi 15 mai après avoir déclaré dans une autre vidéo « ne travailler avec aucun juif ».

« Je me suis mal exprimée, j’ai dit que je ne travaillais pas avec les juifs. Nan les filles, moi je n’ai rien contre les juifs, je n’ai rien contre les chrétiens, je n’ai rien contre les musulmans. C’est juste contre les sionistes et ceux qui financent le génocide […] contre ceux qui cautionnent et défendent ça », a-t-elle expliqué.

Avant d’ajouter : « S’il y a des poupettes qui sont juives, qui me suivent et qui sont contre tout ce qu’il se passe, il n’y a pas de soucis, bienvenue dans la team. »

Un peu plus tôt dans la journée de ce mercredi, une story d’elle a particulièrement circulé sur les réseaux sociaux. En cause, des propos jugés antisémites par de nombreux internautes. « Je ne travaille pour aucune personne sioniste ou juive. Je n’ai aucun partenaire, aucun agent qui est juif ou quoi que ce soit », y déclarait la jeune femme, Kenza Benchrif de son vrai nom, se présentant comme une « pro palestinienne ».

La justice saisie pour des « propos antisémites »

Suite à ces propos, la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT) a annoncé ce jeudi 16 mai saisir le procureur de la République pour « les propos antisémites tenus par cette influenceuse », a-t-elle indiqué sur X (ex-Twitter).

Une démarche faite à la demande de la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, qui a rappelé que « boycotter des femmes et des hommes en raison de leur identité ou religion, c’est évidemment illégal ». « Face à l’antisémitisme, au racisme, je ne laisserai rien passer », a-t-elle ajouté.

L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a également annoncé sur X qu’elle déposait plainte « pour incitation à la haine et à la discrimination ». « De tels propos haineux diffusés à plus d’un million d’abonnés mettent en danger les juifs », selon l’association.

Le compte de l’influenceuse est désactivé

L’affaire a déclenché de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. L’auteur de bande dessinée Joann Sfar a par exemple évouqé la situation dans un croquis partagé sur son compte Instagram mercredi, comme vous pouvez le voir ci-dessous. L’auteur du Chat du rabbin commente régulièrement l’actualité, en particulier depuis l’attaque du 7 octobre du Hamas et les violentes représailles d’Israël qui ont suivi à Gaza.

Malgré ses excuses, l’influenceuse a donc vu son compte Instagram désactivé dans la soirée. Ce jeudi, il n’était toujours pas accessible. Le Parisien, qui a repéré l’affaire la veille, précise qu’aucun lien n’a encore été formellement établi entre les vidéos et la disparition du profil de Poupette Kenza.

Suivie par plusieurs millions d’abonnés, cette dernière n’en est toutefois pas à sa première polémique. En février 2023, la Rouennaise avait été placée en garde à vue dans le cadre d’une enquête pénale après des signalements de maltraitance envers ses enfants.

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