Sur l’immigration, l’Allemagne manie la carotte et le bâton

“Le chancelier finit par céder un peu de terrain”, annonce Der Spiegel. Après d’intenses négociations avec les représentants des régions et des communes allemandes, le mercredi 10 mai, le social-démocrate Olaf Scholz a assuré que l’État fédéral allemand débloquerait 1 milliard d’euros supplémentaires pour soutenir les Länder dans l’accueil des réfugiés. “Plus important pour ces derniers, Scholz a reconnu que la gestion des réfugiés était une mission commune et qu’elle s’inscrivait dans le long terme.”

Outre-Rhin, le financement de l’accueil des réfugiés est un sujet de plus en plus sensible. Depuis un an, environ 300 000 demandeurs d’asile sont arrivés en Allemagne, auxquels s’ajoutent plus de 1 million de réfugiés ukrainiens bénéficiant du mécanisme européen de protection temporaire. Au début de 2023, le nombre d’arrivées enregistrées avait augmenté de 78 % par rapport à l’année précédente.

Or, l’accueil de ces personnes a un coût. Avant les annonces de cette semaine, le gouvernement fédéral avait déjà promis d’y consacrer 2,75 milliards d’euros, dont 1,5 pour les réfugiés en provenance d’Ukraine. “Mais même si l’État prend en charge les frais de subsistance des Ukrainiens, leur logement ainsi que la prise en charge des demandeurs d’asile et leur logement ressortent toujours de la compétence des municipalités, explique l’hebdomadaire de Hambourg. Les fonds nécessaires leur étant fournis par les Länder, ceux-ci demandent à leur tour à l’État de les aider davantage.”

Lutter davantage contre l’immigration illégale

Le compromis trouvé le 10 mai n’est qu’un point d’étape, précise le Spiegel. Aucun accord n’a été trouvé sur des dossiers clés comme le financement des dispositifs d’intégration au sein de la société allemande. Mais l’ambiance de “dissensions maximales” de ces derniers jours ne semble plus de mise entre le gouvernement et les représentants régionaux.

Ces derniers se sont d’ailleurs mis d’accord pour renforcer la lutte contre l’immigration illégale. Ils veulent diminuer la durée de traitement des demandes d’asile – actuellement de vingt-six mois en moyenne – afin de pouvoir renvoyer plus rapidement les personnes déboutées. Les périodes de détention en vue d’une expulsion seront, elles, allongées, et vont donc passer à vingt-huit jours, contre dix jusqu’à présent.

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