Sur l’immigration, Giorgia Meloni reconnaît un échec un an après avoir été nommée Première ministre

La Première ministre italienne Giorgia Meloni, ici le 13 septembre 2023.
Mondadori Portfolio / Mondadori Portfolio via Getty Im La Première ministre italienne Giorgia Meloni, ici le 13 septembre 2023.

ITALIE - C’est un aveu d’échec. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a admis qu’elle avait espéré « faire mieux » pour contrôler l’immigration irrégulière, qui a augmenté depuis la victoire historique de son parti d’extrême droite aux élections il y a un an.

« C’est clair que nous espérions mieux en matière d’immigration (...) Il s’agit certainement d’un problème très complexe, mais je suis sûr que nous irons au fond des choses », a-t-elle dit ce samedi 23 septembre dans une interview télévisée, à l’occasion de l’anniversaire de cette victoire. Vous pouvez la visionner dans la vidéo ci-dessous, où il est possible d’ajouter des sous-titres en français.

Le parti postfasciste Frères d’Italie de Giorgia Meloni a été élu en grande partie sur la promesse de réduire l’immigration massive vers l’Italie. Mais le nombre des arrivants sur des bateaux en provenance d’Afrique du Nord a augmenté avec plus de 130 000 enregistrés par le ministère de l’Intérieur jusqu’à présent cette année, contre 70 000 pour la même période de 2022.

Lampedusa au cœur de la crise

Après l’arrivée de 8 500 personnes sur la petite île de Lampedusa en seulement trois jours au début du mois, Giorgia Meloni a demandé à l’Union européenne d’agir davantage pour aider à soulager la pression.

Bruxelles a annoncé cette semaine qu’elle débloquerait l’argent vers la Tunisie - d’où partent de nombreux bateaux - dans le cadre d’un pacte visant à endiguer les migrations irrégulières en provenance du pays.

Mais le principal partenaire de Giorgia Meloni dans la coalition, Matteo Salvini, du parti anti-immigration de la Ligue, a rejeté les efforts de l’UE pour gérer l’afflux d’arrivées qu’il a qualifié d’« acte de guerre ».

Le vice-Premier ministre, qui avait fermé les ports italiens aux navires de sauvetage des migrants alors qu’il était au gouvernement en 2019, milite en faveur d’une approche plus dure.

Une politique agressive mise en place

Depuis son arrivée au pouvoir en octobre, le gouvernement de Giorgia Meloni a restreint les activités des navires de sauvetage caritatifs, qu’il accuse d’encourager les migrants, tout en s’engageant à réprimer les passeurs.

Il a aussi cherché à stimuler le rapatriement des arrivées non éligibles à l’asile, et va exiger des migrants en attente d’une décision d’asile de verser une caution de 5 000 euros sous peine d’être envoyés dans un centre de détention.

Le Parti démocrate de centre-gauche a déclaré en début de semaine que « sur l’immigration, la droite italienne a échoué ». « Il continue sur une voie démagogique et consciemment cynique, mais surtout totalement inefficace », a-t-il déclaré dans une note.

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