L’imam Mahjoubi, dont Gérald Darmanin a demandé l’expulsion, a été interpellé dans le Gard

Une enquête préliminaire  pour apologie du terrorisme a été ouverte lundi 19 février contre l’imam tunisien du Gard, Mahjoub Mahjoubi, ici dans une vidéo TikTok.
TIKTOK Une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme a été ouverte lundi 19 février contre l’imam tunisien du Gard, Mahjoub Mahjoubi, ici dans une vidéo TikTok.

JUSTICE - Une décision venue du ministère de l’Intérieur. L’imam Mahjoub Mahjoubi, au centre d’une polémique depuis le début de semaine, a été interpellé à son domicile ce jeudi 22 février. Son entourage familial et son avocat précisent qu’il va être placé dans un centre de rétention en région parisienne.

Gérald Darmanin a confirmé sur Twitter avoir envoyé ce jeudi matin un arrêté d’expulsion au domicile de l’imam, à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard. Le ministre de l’Intérieur avait réclamé l’expulsion Mahjoub Mahjoubi le 19 février, par le biais d’un retrait de son titre de séjour, suite à ses prêches anti-français. « Aucun appel à la haine ne restera sans réponse », avait-il alors justifié.

Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l’imam avait en effet qualifié le « drapeau tricolore » de « drapeau satanique », qui n’a « aucune valeur auprès d’Allah ». Le parquet de Nîmes a par la suite ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.

« Un lapsus », se défend Mahjoub Mahjoubi

Pour autant, Mahjoub Mahjoubi a assuré auprès de France Bleu Gard Lozère et de BFMTV qu’il ne parlait pas du drapeau français. Il explique notamment que sa vidéo avait pour but de dénoncer les rivalités entre supporters de pays du Maghreb lors de la récente Coupe d’Afrique des Nations (CAN) : « Je parle des stades et de tous ces drapeaux qu’on lève dans les stades et qui divisent les musulmans. »

« J’ai fait un lapsus dans mon discours, je ne suis pas Voltaire ni Victor Hugo. Dans mes propos, au lieu de dire « tous ces drapeaux multicolores ou de différentes couleurs », eh bien j’ai dit « tous ces drapeaux tricolores », mais en aucun cas je ne parlais de la France », a ajouté Mahjoub Mahjoubi pour sa défense. Il assure enfin défendre la laïcité, citant notamment son soutien à Samuel Paty ou aux victimes de Charlie Hebdo.

La nouvelle loi immigration en toile de fond

Des déclarations balayées par le préfet de Gard, Jérôme Bonet, qui a pour sa part déclaré : « il y a plusieurs dizaines de minutes de prêches qui ont été analysés et qui recèlent bien d’autres choses que ce pseudo-lapsus ». Interrogé sur sa position sur une potentielle expulsion de l’imam de nationalité tunisienne, il avait répondu au micro de franceinfo que « c’est ce que permet la nouvelle loi immigration. Doit-on conserver sur notre territoire des gens qui tiennent des propos qui contestent à ce point nos valeurs ? ».

« Sans la loi immigration, cela n’aurait pas pu être possible. La fermeté est la règle », a renchéri Gérald Darmanin ce jeudi. La récente loi immigration largement portée par le ministre permettrait en effet d’expulser Mahjoub Mahjoubi s’il est condamné pour crimes ou délits passibles de cinq ans ou plus de prison. Or l’enquête pour apologie du terrorisme par laquelle il est visé le fait risquer jusqu’à cinq ans de prison. Son avocat peut toujours déposer un recours pour sa défense, auquel cas la justice devra trancher.

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