« L’idée comme l’image de Sciences Po se trouvent aujourd’hui dégradées »

Sciences Po Paris est, depuis quelques semaines, le théâtre de manifestations de soutien à Gaza.   - Credit:JEANNE ACCORSINI/SIPA
Sciences Po Paris est, depuis quelques semaines, le théâtre de manifestations de soutien à Gaza. - Credit:JEANNE ACCORSINI/SIPA

Les multiples entraves à notre liberté d'étudier, la multiplication des propos dégradants, des pressions, des intimidations et le climat délétère dans et autour de notre école nous obligent, nous étudiants apartisans et attachés aux valeurs de Sciences Po, à nous exprimer. Dès le blocage du bâtiment historique du 27 rue Saint-Guillaume, certains étudiants ont commencé à s'insurger sur les groupes de promotion (moyens privilégiés de la communication entre les étudiants) pour critiquer le modus operandi du groupe activiste qui avait bloqué l'IEP.

À une semaine des partiels, notre premier devoir en tant qu'étudiants est d'étudier. Plus encore, les critiques qu'ont osé formuler certains élèves contre le blocage se sont soldées par des lazzi, et par le constat attristant que s'opposer aux méthodes du groupe ayant paralysé l'IEP était impossible. Si jusqu'ici le climat était à la tension, et les avis se donnaient à mots couverts, nous risquons aujourd'hui le ban proclamé par quelques étudiants qui, prétendant incarner la doxa, condamnent les autres au silence.

À Sciences Po, le débat n'a plus cours

Nous avons également le sentiment que le débat nous a été confisqué, et n'appartient désormais plus qu'aux personnes très engagées politiquement, voire à des personnes en dehors de Sciences Po. Le débat n'a aujourd'hui plus cours, il faut être avec ou contre, soutenir jusqu'au bout en dépit des dérapages multiples ou alors se voir irrémédiablement reléguer au rang de « s [...] Lire la suite