L’ibuprofène 400mg bientôt privé de publicité pour alerter sur son utilisation
SANTÉ- Ces médicaments pilliers de nos trousses à pharmacie vont bientôt se faire plus discrets dans la sphère médiatique. La publicité auprès du grand public pour promouvoir le plus fort dosage de l’ibuprofène (400 mg), utilisé pour soulager la douleur et faire baisser la fièvre, sera interdite à compter du 2 avril, a annoncé ce jeudi 8 février l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM).
Cette mesure vise à promouvoir « une meilleure pédagogie pour une meilleure utilisation » de l’ibuprofène a expliqué le docteur Philippe Vella, directeur médical au sein de l’ANSM. De fait, l’ibuprofène est l’anti-inflammatoire le plus utilisé en France, notamment car il est disponible sans ordonnance.
Cette interdiction « dans les journaux, à la télévision, sur les sites Internet ou dans tout autre média grand public », s’inscrit dans la continuité des actions en faveur du bon usage de l’ibuprofène. Ce banissement ne vise néanmoins pas à remettre en cause son effacité et sa sécurité, lorsqu’ils sont utilisés correctement, précise l’agence.
Cette mesure a été décidée après « une analyse globale de l’ensemble des publicités » autour des spécialités à base d’ibuprofène 400 mg. Selon l’agence, ces communications commerciales « n’ont pas été de nature à inciter les patients » à suivre le bon usage de ces médicaments.
L’usage de l’ibuprofène doit rester occasionnel
Si les publicités en faveur du dosage à 400 mg rappellent bien qu’il faut privilégier « la plus faible dose possible », elles ont toutefois entraîné une augmentation des ventes de ces spécialités.
En parallèle, l’ANSM a aussi constaté une hausse « des signalements des effets indésirables graves en lien avec la dose d’ibuprofène » notamment des hémorragies gastrodigestives et des atteintes rénales.
« L’important c’est d’en prendre sur la durée la plus courte possible, pas plus de trois jours en cas de fièvre et cinq jours en cas de douleur, en commençant par la dose de 200 mg et en respectant l’intervalle d’au moins 6 heures entre deux prises », indique le docteur Philippe Vella.
En cas de fièvre ou de douleur, il faut commencer par le paracétamol, qui reste privilégié, rappelle cet expert. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne doivent pas être utilisés en cas de varicelle, de troubles de la coagulation, d’ulcère à l’estomac, de maladies du rein et du foie notamment. Ils sont aussi contre-indiqués à partir du sixième mois de grossesse.
À lire également sur le HuffPost :
Rhinadvil, Actifed Rhume, Humex… Les médicaments antirhume dans le viseur de l’ANSM
Macron veut mettre le paquet sur ces médicaments pour éviter les pénuries