L’IA, nouvelle arme de propagande des djihadistes

Quatre jours après l’attaque dans une salle de concert, le 22 mars, dans la banlieue de Moscou revendiquée par le groupe djihadiste État islamique (EI) qui a entraîné la mort de 139 personnes, une vidéo de 92 secondes a commencé à circuler sur les réseaux de la sphère islamiste.

On y voit un homme “portant un casque et un treillis” sembler présenter un bulletin d’information “ressemblant à un journal télévisé d’Al-Jazeera”, avec la mention “État islamique” en arabe dans un logo stylisé façon chaîne de télévision.

Il explique qu’il ne s’agissait pas d’une opération terroriste, mais d’un épisode s’inscrivant dans “le contexte normal de la guerre qui fait rage entre l’État islamique et les pays combattant l’Islam”, raconte The Washington Post. Or, ce présentateur et ce bulletin d’information ont été générés par intelligence artificielle.

Contenu facile à produire à moindre coût

Depuis le mois de mars, d’autres bulletins similaires “sur les opérations de l’État islamique dans le monde” ont été diffusés à un rythme “quasi hebdomadaire”, rapporte The Washington Post relayant les informations du SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance de l’activité en ligne des djihadistes.

Même si sur les canaux de communication des partisans de l’EI, on loue le potentiel de l’IA, il n’est pas certain que ces vidéos soient le produit “officiel” de la branche média de Daech – acronyme arabe de l’EI. Mais pour le groupe djihadiste, l’intelligence artificielle peut être du pain bénit, estime Rita Katz, cofondatrice de SITE Intelligence Group.

“Pour l’État islamique, l’IA change la donne. Cela va être un moyen rapide pour eux de propager et de diffuser leurs attaques sanglantes [pour] atteindre presque tous les coins du monde.”

Pour l’État islamique, qui a toujours eu une appétence pour les “opérations médiatiques éclatantes” et les “vidéos de recrutement au style hollywoodien”, les générateurs IA de vidéos “lui permettent désormais de créer ce type de contenu à moindre coût”.

L’analyse des conversations des canaux de communication affiliés au groupe Al-Qaida montre que ses partisans aussi s’intéressent de près aux possibilités qu’offre l’intelligence artificielle générative.

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