L’humoriste Waly Dia privé d’affichage dans le métro de Paris pour des références à Emmanuel Macron et l’IGPN

L’affiche proposée par Waly Dia pour la promotion de son nouveau spectacle « Une heure à tuer ».
Capture d’écran X L’affiche proposée par Waly Dia pour la promotion de son nouveau spectacle « Une heure à tuer ».

CULTURE - La régie publicitaire de la RATP manquerait-elle d’humour ? C’est ce que pense sans doute l’humoriste Waly Dia, dont l’affiche de son nouveau spectacle ne sera finalement pas placardée sur les quais et dans les couloirs du métro à Paris.

Comme dévoilé jeudi 25 janvier par le journal Le Monde, la régie publicitaire Mediatransports qui se charge de cette mission pour la RATP et la SNCF estime que l’affiche d’Une heure à tuer, le prochain spectacle de Waly Dia « présente un caractère politique incompatible avec le devoir de neutralité qui s’impose dans les transports publics et pourrait être considérée comme diffamatoire ou injurieuse ».

Mediatransports a donc pris la décision de refuser cette affiche. Mais que cache réellement cette affiche pour ne pas trouver grâce aux yeux de la régie publicitaire de la RATP ? Waly Dia a sa petite idée. Dans un tweet posté après la publication de l’article du Monde, l’humoriste et comédien souvent présent à l’antenne de France Inter ironise en expliquant que c’est sa faute : « J’ai confondu MediaTransports et Mediapart ».

Une petite pique qui a pris tout son sens lorsque Waly Dia a lui même dévoilé le visuel de cette affiche. « La fameuse affiche interdite dans le métro parisien. (À regarder accompagnée d’une musique dramatique qui fait peur) », suggère-t-il dans ce second message posté sur X (anciennement Twitter).

« Macron, c’est comme un père alcoolique »

Présent au centre de l’affiche avec les yeux fermés, Waly Dia semble recouvert de tatouages sur son visage et sa nuque. Ce sont deux d’entre eux qui ont posé problème à Mediatransports. La première concerne la « police des polices », l’IGPN.

« Je suis comme l’IGPN, je ne suis pas là pour faire le procès des policiers », peut-on ainsi lire sous son œil droit. La seconde phrase jugée problématique -inscrite dans son cou- concerne le chef de l’État français : « Macron, c’est comme un père alcoolique, à la maison il te pourrit la vie, dehors il te fout la honte ».

Alexandra Lafay, directrice de la communication de la régie publicitaire, invoque alors les « conditions générales de vente » de l’entreprise qui l’empêchent d’afficher « tout message présentant un caractère politique ».

Des messages qui sont donc prohibés, « de même que tout visuel susceptible de porter atteinte à l’image ou aux intérêts des opérateurs de transport, notamment en considération de l’actualité ou du contexte social ». Waly Dia et ses producteurs ont toutefois obtenu la possibilité de retoucher l’affiche en retirant les deux phrases en question. Ce qu’a refusé sans surprise l’humoriste de 35 ans.

« J’ai résolu le problème »

Si Mediatransports assure qu’« il ne s’agit ni de jugement de valeur ni de censure mais de l’application de nos règles en matière d’affichage », l’interdiction de ce visuel promotionnel a forcément donné quelques idées aux amateurs de l’artiste (et autres passionnés de retouche photographique).

Suivant les consignes de la régie publicitaire, certains internautes ont donc « corrigé » les messages gênants pour que l’affiche corresponde davantage aux critères. « Voilà la SNCF et la RATP, j’ai résolu le problème », ironise Julien sur X, en présentant un visuel pour le moins efficace, si Waly Dia change finalement d’avis.

Sur le second visuel proposé par un autre utilisateur, seules les deux phrases polémiques ont été changées, remplacées par des références d’actualités comme celle évoquant « Stan » et « Parcoursup ». Un tacle à peine voilé à la ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra, empêtrée dans une série de polémique sur la scolarisation de ses enfants dans un prestigieux établissement privé de la capitale.

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