L’hebdomadaire « Marianne » est bien à vendre, Daniel Kretinsky cherche un repreneur

L’hebdomadaire « Marianne », dont la directrice de la rédaction est Natacha Polony, ici photographiée à Cannes en 2017, est bien à vendre
LOIC VENANCE / AFP L’hebdomadaire « Marianne », dont la directrice de la rédaction est Natacha Polony, ici photographiée à Cannes en 2017, est bien à vendre

MÉDIAS - Hebdomadaire chercher acheteur. Le président de CMI France, Denis Olivennes, a annoncé ce lundi 22 avril à la rédaction de Marianne la volonté de cession de l’hebdomadaire par son propriétaire, Daniel Kretinsky, a-t-on appris de sources concordantes.

Une source proche du dossier avait indiqué la semaine dernière que le milliardaire tchèque étudiait l’option d’une vente, la ligne devenue « souverainiste radicale » de Marianne ne convenant pas à ce pro-européen.

Lundi, devant la rédaction, « Denis Olivennes a confirmé que Daniel Kretinsky lui a donné mandat » pour cette vente qui doit permettre d’« assurer durablement le financement de Marianne », de « sanctuariser la ligne éditoriale » et de « maintenir Natacha Polony à la direction de la rédaction si elle le souhaite », a-t-on indiqué à CMI France.

Denis Olivennes « a en outre précisé que Daniel Kretinsky s’engageait à soutenir Marianne le temps que les négociations aboutissent », complète la rédaction dans un communiqué.

« Le CSE (comité social et économique) et la SRM (société des rédacteurs) seront très attentifs à ce que le groupe CMI, Daniel Kretinsky et le futur repreneur honorent ces engagements », ajoute-t-elle. Marianne est depuis 2018 dans le giron de l’homme d’affaires, qui y a investi 20 millions d’euros.

Marianne a perdu 3 millions d’euros en 2023

Déjà à la tête d’un petit empire médiatique dans son pays et d’un puissant groupe énergétique, le magnat tchèque a accéléré ses investissements tous azimuts dans l’Hexagone.

En novembre, il a mis la main sur le numéro deux de l’édition Editis, cédé par Vivendi. Depuis 2018, il a entre autres racheté les magazines du groupe Lagardère Active (dont Elle et Télé 7 jours), acquis plus de 5% du groupe TF1 et renfloué Libération à deux reprises, sans pour autant en devenir actionnaire.

Son entourage a toujours assuré qu’il souhaitait « aider le pluralisme », quitte à perdre des fonds. Et « s’il s’interdit d’intervenir » dans les rédactions, « il ne s’interdit pas d’en sortir ». En mars, Natacha Polony avait réfuté toute ingérence de l’actionnaire, « particulièrement respectueux » selon elle.

Créé en 1997 par les journalistes Jean-François Kahn et Maurice Szafran, l’hebdomadaire compte 55 cartes de presse. À l’initiative de la direction de la rédaction, une nouvelle formule a été lancée en mars, avec une pagination réduite de moitié et un prix passant de 4,40 euros à 3,50 euros.

Ce lancement a été un succès, avec des ventes au numéro en forte augmentation, et des abonnements papier et numérique repartant à la hausse, d’après CMI France.

Avec 129.000 exemplaire vendus en 2023, Marianne a vu sa diffusion baisser de 1,3% par rapport à 2022. Il se maintient derrière ses concurrents Le Point, L’Obs et L’Express. L’hebdo a perdu l’année dernière 3 millions d’euros, pour 12 millions d’euros de chiffre d’affaires.

À voir également sur Le HuffPost :

En Italie, la censure par la RAI d’un discours antifasciste renforce les inquiétudes autour de la liberté de la presse

Chronique de Guillaume Meurice sur Netanyahu : Les plaintes contre l’humoriste classées sans suite