«L’hôpital psychiatrique est devenu uniquement un lieu de crise»

Lors de la manifestation du secteur psychiatrique hospitalier, place de la République, à Paris, ce mardi.

Syndicats et collectifs de soignants, familles de patients, travailleurs sociaux se sont donnés rendez-vous place de la République ce mardi, à l'occasion de la journée nationale de la psychiatrie.

«Avant j’aimais mon métier, maintenant je suis écœurée. Avant j’étais payée pour soigner, maintenant je suis payée pour maltraiter. Aujourd’hui je dis stop», peut-on lire au dos de la blouse blanche de Nathalie, 45 ans, infirmière à l’hôpital psychiatrique d’Argenteuil depuis dix-huit ans. Une inscription qui reflète l’état d’esprit ambiant. Malgré les premières chutes de neige à Paris, environ 300 personnes, membres de collectifs ou de syndicats comme Sud et la CGT, sont venues témoigner à partir de 11 heures, place de la République, de la dégradation de la prise en charge des patients en psychiatrie.

Le manque de lits et d’effectifs est sur toutes les lèvres, des soignants aux psy en passant par les familles des patients. Le nombre de lits de psychiatrie générale a diminué de 60% entre 1976 et 2016 selon l’Inspection générale des affaires sociales. Et la dictature des chiffres se traduit sur une grande partie des banderoles : on retrouve par exemple «Hôpital en sous-France», «Non rentables», «Non à la dictature comptable», «L’humain n’est pas rentable».

«Après les gilets jaunes, les blouses blanches», sourit Linda, 55 ans, infirmière psychologue sur le front depuis 1992 à Argenteuil. Pour elle, c’est une évidence, les patients sont maltraités : «L’hôpital psychiatrique est devenu uniquement un lieu de crise. Maintenant, pour être hospitalisé, il faut que les patients arrivent au stade de la crise.»

«La famille se transforme en infirmière»

Ballons de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) à la main, un couple, Daniel (78 ans) et Maryvonne (73 ans), très «heureux» de manifester pour cette cause, a respectivement deux filles et une sœur malades. «Nous avons trop recours aux urgences parce qu’il n’y a pas de soins (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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