L’ex-plan X de Vároufakis

Ni plan B ni même C, cher à Jean-Luc Mélenchon, mais un «vrai» plan, surnommé «X». Au début de l’été, lorsque la Grèce se trouvait au bord de la rupture avec l’Eurogroupe, elle aurait anticipé un «Grexit» : c’est ce qu’a révélé, mardi soir à Athènes, l’ex-ministre des Finances Yánis Vároufakis, dans l’émission d’investigation Istories. Depuis qu’il a quitté le gouvernement d’Aléxis Tsípras, au lendemain du référendum sur les réformes proposées par les créanciers du pays, le 5 juillet, Vároufakis distille ses révélations sur les coulisses des interminables négociations qui ont plombé 2015 en Grèce, juste après la victoire électorale de Syriza, le parti de gauche anti-austérité de Tsípras. A cinq jours de l’anniversaire de cette prise de pouvoir, les confessions de l’ancien ministre devenu vite célèbre grâce à son style décontracté ne tiennent pas du hasard. Cet économiste atypique, qui a longtemps vécu en Australie, envisage en effet de faire son grand retour sur la scène publique : le 9 février, il sera à Berlin pour annoncer, «au cœur de la zone euro»,la création d’un mouvement «transnational» proposant une alternative en Europe. A ses côtés, aurait dû se trouver notamment l’ex-ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, lequel a contribué à la concrétisation de ce projet (évoqué lors de la fête de Frangy cet été, où Vároufakis était invité d’honneur), avant de s’en retirer.

Mardi soir, Vároufakis voulait peut-être aussi réagir aux révélations du patron de la banque de Grèce, Yannis Stournáras, qui avait fait état de ses réserves face aux manœuvres du gouvernement Syriza pour répondre à une sortie de la zone euro. Les confessions de l’un comme de l’autre ont leur importance : officiellement, la menace d’un Grexit venait uniquement de l’extérieur, des partenaires les plus intransigeants de la Grèce. Il semblerait désormais qu’Athènes, qui officiellement a toujours proclamé son attachement à l’euro, a également envisagé cette option.



Retrouvez cet article sur Liberation.fr

Lyonel Trouillot : «En Haïti, nous n’avons pas la maîtrise de notre pays»
Après les viols, la banalisation du discours antiféministe
Suède: de l’angélisme au racisme
«Ces hommes n’ont d’autre choix que de tomber dans la criminalité»
Cologne, le révélateur d’un échec d’intégration