L’Eurovision se remettra-t-elle d’une finale plus “chaotique” et “politisée” que jamais ?

Une semaine Eurovision encore plus turbulente et politisée que d’ordinaire s’est achevée par la victoire de la chanson représentant le pays le plus neutre d’Europe. Avec The Code, le jeune Nemo a offert une issue de secours honorable et consensuelle, constate la presse dominicale du pays organisateur au lendemain de la finale, qui s’est déroulée samedi 11 mai à Malmö.

“Lorsqu’un non-binaire de 24 ans provenant d’une Suisse encore neutre gagne l’amour du jury et du public, c’est un beau moment”, note à Stockholm le tabloïd Expressen. Un résultat qui, selon lui, “rappelle un peu l’utopie de ‘l’unité par la musique’” censée être véhiculée par l’Eurovision.

C’est presque un exploit, tant les controverses et les mécontentements ont entouré l’édition 2024 du télécrochet. La participation d’une chanteuse représentant Israël en pleine guerre contre les Palestiniens de Gaza a suscité moult appels au boycottage, manifestations dans les rues de Malmö et huées dans l’immense salle de concerts accueillant les concurrents.

Avec un tel contexte, “il n’y a jamais eu de meilleur moment pour détourner l’Eurovision et marquer des points politiques dans un des plus grands programmes au monde de divertissements télédiffusés en direct”, estimait Dagens Nyheter avant la finale.

Si seul le public avait décidé…

Car “la grande différence” avec l’édition 2022 remportée par l’Ukraine, c’est que ce pays, qui venait alors d’être envahi par l’armée russe, “bénéficia d’un soutien large et incontesté en Europe”, pointe ce journal de tendance libérale. “Ce n’est pas le cas maintenant. La situation est radicalement polarisée et infectée”.

Ce climat s’est reflété dans les différents votes. Ceux des jurys nationaux – qui ont pesé pour moitié dans la balance – ont “clairement marqué une distance à l’égard d’Israël, avec une majorité de zéros pointés”, analyse Expressen.

Pour le tabloïd Aftonbladet, la victoire samedi de Nemo, “chouchou” des jurys nationaux, ne doit pas cacher le fait que “si les peuples, ou le public, avaient été seuls à décider, la Croatie aurait gagné devant Israël” et l’Ukraine.

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