L’Europe discute au pied d’un mur d’investissements

Le siège de la Banque centrale européenne, à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne.   - Credit:Alexandre MARCHI / MAXPPP / PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPP
Le siège de la Banque centrale européenne, à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne. - Credit:Alexandre MARCHI / MAXPPP / PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPP

Huit mois de concertation, quatre cents rencontres à travers les vingt-sept pays de l'UE, Enrico Letta a pu vérifier deux vérités. La première : le marché unique dont l'Europe se gargarise chaque matin est loin d'être achevé, ne serait-ce que dans l'énergie, les télécoms et les marchés financiers. Trois secteurs que Jacques Delors avait laissés de côté, les conditions politiques n'étant pas réunies dans les années 1990. La seconde nourrit son premier constat : il est très incommode de voyager en train à travers l'Europe car les TGV sont avant tout des lignes nationales à quelques exceptions près. Si l'Europe devait se donner un grand chantier « vert », ce serait celui-ci : relier les capitales du continent avec des trains à grande vitesse (ce qui éviterait l'avion).

Le rapport de l'ancien président du Conseil italien sert de base aux premières discussions des 27 dirigeants, réunis jeudi à Bruxelles pour un sommet européen spécial, en partie consacré aux questions économiques. Les décisions sont reportées à après les élections européennes et alimenteront un « programme stratégique » adopté en juin pour les cinq prochaines années.

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La hantise du tiroir

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