Sur l’esclavage, Gabriel Attal veut un label pour mieux identifier les lieux de mémoire

Le Premier ministre a présidé la cérémonie annuelle de commémoration de l’abolition de l’esclavage à La Rochelle.

« Mieux se souvenir, mieux comprendre. » Gabriel Attal a présidé la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage ce vendredi 10 mai à La Rochelle, annonçant la création d’un label pour en identifier les lieux de mémoire et l’organisation d’une « grande exposition nationale » pour 2026.

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Avec l’esclavage, « ce sont les frontières de l’humanité qui sont atteintes, dépassées ». « Cette histoire fait partie de l’Histoire du monde, de l’Europe, de la France. Elle s’est écrite à Versailles, à Paris, dans les ports de La Rochelle, de Nantes, de Bordeaux », a déclaré le Premier ministre pendant son allocution.

Avec le label qui verra prochainement le jour, selon la demande de plusieurs collectivités, « chacun saura, chacun verra, en arpentant nos rues et nos villes, les lieux où l’histoire de l’esclavage s’est écrite. Chacun pourra mieux se souvenir, mieux comprendre », a expliqué Gabriel Attal.

« Trop longtemps, un voile a été jeté sur ce passé. » Or, « le reconnaître, ce n’est pas s’affaiblir, au contraire, c’est grandir », a-t-il également déclaré, en insistant sur la transmission de la mémoire. « Parce que nous regardons l’Histoire en face, parce que nous voulons faire savoir, nous continuerons à mener la bataille de l’éducation », a promis le chef du gouvernement, qui était accompagné de la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet.

Le Premier ministre a dit souhaiter qu’une « grande exposition nationale sur la mémoire de l’esclavage puisse se tenir en 2026, pour le 25e anniversaire de l’adoption de la loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’Humanité ».

Prédécesseur de Gabriel Attal à Matignon, entre 2012 et 2014, Jean-Marc Ayrault, également ex-maire de Nantes et président de la Fondation pour la mémoire de l’Esclavage, avait auparavant évoqué Haïti, en présence de l’ambassadeur haïtien en France, Josué Pierre Dahomey. La statue « Clarisse » de l’artiste haïtien Filipo a également été dévoilée, du nom d’une esclave achetée à Saint-Domingue et affranchie par le conseil général de la ville en 1793.

« L’année prochaine marquera le 200e anniversaire de l’indemnité dont Haïti ne s’est jamais remise », a déclaré l’ancien chef du gouvernement, en référence à l’ordonnance royale du 17 avril 1825, qui a imposé à Haïti, nouvel État indépendant, de payer 150 millions de francs or pour dédommager « les anciens colons français de Saint-Domingue ».

« Voilà pourquoi nous sommes nombreux à espérer que ce bicentenaire sera l’occasion d’un grand geste de fraternité de la France à l’égard du peuple haïtien. Cette démarche, elle est juste, car elle viendrait réparer une des plus grandes injustices de l’Histoire », a insisté Jean-Marc Ayrault, relayant un appel du maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine.

Gabriel Attal a témoigné de la « solidarité » et du « soutien » de la France « au peuple haïtien ». Et d’ajouter : « Dans tous les travaux qui seront menés, dans tous les travaux qui nous permettront plus encore de regarder notre histoire en face et d’en tirer des conséquences, la France tiendra son rang ».

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