L’enquête visant le cardinal Jean-Pierre Ricard classée sans suite pour prescription

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, alors archevêque de Bordeaux, en avril 2017.
MEHDI FEDOUACH / AFP Le cardinal Jean-Pierre Ricard, alors archevêque de Bordeaux, en avril 2017.

L’ancien archevêque de Bordeaux avait reconnu avoir abusé d’une jeune fille de 14 ans il y a plusieurs décennies. Il avait pris sa retraite en octobre 2019.

JUSTICE - L’enquête pour « agression sexuelle aggravée » ouverte à l’automne dernier et visant le cardinal français Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, a été classée sans suite pour prescription, a-t-on appris ce samedi 25 février auprès du parquet de Marseille.

« La procédure a été classée pour cause de prescription », a indiqué à l’AFP la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, confirmant une information de France Info. Les faits reprochés remontaient à la fin des années 1980.

Il « a demandé pardon » à sa victime

Le cardinal Ricard, 78 ans, avait été placé en garde à vue le 2 février. Devant les enquêteurs, il a reconnu avoir « embrassé » une jeune fille, qui était « dans son souvenir âgée de 13 ans, l’avoir enlacée et caressée par-dessus les vêtements » mais « il n’y a pas eu de rapport sexuel », a précisé le parquet de Marseille.

Lors de cette garde à vue, il « a demandé pardon » à sa victime, adolescente au moment des faits, et avec qui il a été confronté.

Ces faits auraient perduré dans le temps, trois ans selon la victime qui avait finalement déposé plainte. Ils se sont déroulés lorsque Jean-Pierre Ricard était en poste à Marseille et ont cessé après son changement de paroisse.

Enquêtes préliminaires

Le 8 novembre, le parquet de Marseille avait ouvert une enquête préliminaire visant Mgr Ricard qui, la veille, avait avoué dans une lettre à la hiérarchie catholique avoir eu un comportement « répréhensible » envers une adolescente il y a 35 ans. Le 11 novembre, le Vatican avait à son tour annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire.

Les déclarations de cet ex-archevêque de Bordeaux de 2001 à 2019, président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2001 à 2007, qui avait été nommé cardinal en 2006 par Benoit XVI et qui était en retraite depuis 2019 dans un presbytère des Alpes-de-Haute-Provence, avaient provoqué un nouveau séisme dans l’Église de France.

Ces révélations étaient intervenues un peu plus d’un an après la publication du rapport choc estimant à environ 330 000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l’Église de France depuis 1950. À son issue, l’épiscopat avait reconnu sa « responsabilité institutionnelle » dans ces violences.

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