"L.A. bibliothèque" : la mémoire des hommes

La bibliothèque est plantée au centre de Los Angeles. Dix heures du matin. Elle ouvre ses portes et la vie s'y poste. Vagabonds à la recherche de toilettes, groupes scolaires, sans-abri se précipitant au centre informatique, lecteurs, silhouettes en quête d'une aide pour les impôts, enfants attendant l'heure du conte, chercheurs. La journaliste du New Yorker a grandi dans la banlieue de ­Cleveland. Elle se rendait plusieurs fois par semaine avec sa mère à la bibliothèque. Elles y arrivaient ensemble, mais elles s'y séparaient à peine le seuil franchi. Chacune flânait dans des départements différents. Susan ­Orlean a appris l'autonomie.

La littérature est une manière de vivre. Dans sa famille, on n'achetait pas ce que l'on pouvait emprunter. Les livres se posent dans nos vies et non sur des étagères. Sa mère a peu à peu sombré dans la démence. "Un souvenir existe-t-il toujours si une des personnes qui le partageait l'a oublié?" La journaliste aime les bibliothèques. La mémoire de l'humanité, les livres accessibles, la beauté du service public, l'amour de sa mère. Susan ­Orlean emménage avec son mari et son fils à Los ­Angeles en 2011. Elle découvre la bibliothèque de Los Angeles.

Un demi-million de livres détruits dans l'incendie

Nous étions le 29 avril 1986. L'auteure du Voleur d'orchidées habitait New York le jour où la ­bibliothèque centrale de Los ­Angeles a flambé dans un entrelacs de fumées bleu clair. Les pompiers ont tous été réquisitionnés. Un bilan lourd. Une vingtai...


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